LES EQUIPAGES FRANCAIS ET LES W.A.A.F."S
LE CORPS AUXILIAIRE FEMININ
DE LA
ROYAL - AIR - FORCE
LES W.A.A.F.s
R.A.F. - W.A.A.F Royal Navy Air service photo.
Quelques noms au dos de la photo.
Avec le nouveau budget de l'Air de 1939, en augmentation avec ses 200 millions de livres pour la R.A.F, on assista à une véritable prolifération d'organismes chargés de venir compléter les services de l'armée de l'air déjà en place. On ouvrit de nouvelles écoles de pilotage et on créa trois nouveaux Commands indépendants: Balloon (ballons) Maintenance (entretien) et Reserve (réserve).
Le 28 juin, le Roi Georges VI signa l'Acte Royal créant le corps auxiliaire féminin de la Royale Air Force, les W.A.A.F., et en septembre les premières W.A.A.F. ayant reçu leur formation furent postées dans les bases de la R.A.F. pour compléter le personnel en temps de guerre. Cette première "invasions" dans des communautés jusqu'alors exclusivement masculines fut accueillie avec des sentiments mitigés et il fallut attendre juin 1941 pour que les W.A.A.F. soient admises"légalement" à faire partie des forces armées de la couronne.
Si de nombreux officiers supérieures surtout et des sous-officiers étaient pour le moins réservés quand à ces femmes en uniforme en 1939, ils devaient changer d'avis un an plus tard en voyant le courage et le calme de ces jeunes filles " à peine sorties de l'adolescence" sous les bombardements dévastateurs menés par la Luftwaffe contre les bases du Fighter Command (Commandement de la chasse) pendant la bataille d'Angleterre.
(source: HISTOIRE DE LA R.A.F. Auteur: CHAZ BOWYER)
C'était hier jour de fête pour la WAAF Joyce Brazier.A Londres, main dans la main avec le marié, le radio Marcel Philippon, elle a reçu le toast porté par l'équipage français de Marcel "Tomorrow - and Victoire" Bientôt ils boiront de nouveau, en France.
(collection: Michel DARRIBEHAUDE)
??, assise sur l'aile de la voiture Mlle Geneviève DUREUIL, la maman de Jean-Michel BERGOUGIOU.
(collection: Jean-Michel BERGOUGNIOU)
??, ??, Mlle Geneviève DUREUIL.
(collection: Jean-Michel BERGOUGNIOU)
Mlle Geneviève DUREUIL, au 2ième rang la 4ième en partant de la droite, si vous reconnaissez des personnes sur la photo n'hésitez pas a prendre contact.
Groupe de WAAF's Française à Morpeth 1944/1945.
(collection: Jean-Michel BERGOUGNIOU)
(collection: Jean-Michel BERGOUGNIOU)
??, ??, ??, Mlle Geneviève DUREUIL
On aperçoit sur cette photo le déchargement des bagages du camion, qui je suppose correspont à leur retour en France?
(collection: Jean-Michel BERGOUGNIOU)
Le retour en France, photo prise à Vaugirard.
??, Mlle Geneviève DUREUIL, ??, ??.
(collection: Jean-Michel BERGOUGIOU)
Mlle Geneviève DUREUIL Boulevard Victor au Ministère de l'Air.
(collection: Jean-Michel BERGOUGNIOU)
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LES EQUIPAGES FRANCAIS
ET LES W.A.A.F.'s
W.A.A.F. : Woman Auxiliary Air Force.
C'est à WEST KIRBY, près de liverpool, que les équipages français venant d'Afrique du Nord firent connaissance avec les W.A.A.F.'s. Ce fut pour eux un sujet d'étonnement. Très vite, ils s'aperçurent que les problèmes de discipline étaient également résolus grâce à un savant dosage de liberté absolue et de règles très strictes.
Un peut plus tard, à Long Newton, ou l'on nous initia aux méthodes de pilotage britanniques, nous pûmes apprécier leur énergie. Elles assuraient les services de piste. En haut des escabeaux, la tête plongée dans les capots moteurs, elles procédaient aux révisions dans le froid, le vent et parfois la neige.
Quand nous leur faisions signe avec le pouce levé, pour leur demander avant les départs si tout allait bien, elles nous répondaient de la même façon. Elles faisaient un dur travail et cela leur semblait naturel.
Un peu plus tard encore, en janvier, février et mars 1944, à LOSSIEMOUTH, tout au nord de l'Ecosse, elles assuraient l'essentiel des services de la base. Au mess, malgré notre anglais très approximatif, joignant le geste à la parole, elles réussissaient à tout coup à nous satisfaire. Quand nous allions à ELGIN, la petite ville voisine, nous les croisions dans les salons de thé. Elles nous reconnaissaient et nous souriaient.
Sous-Lieutenant PLUNKETT, officier adjoint de renseignement - Notre seule "Fille de l'air".
(source: Les Foudres de Ciel, du Général NOIROT)
A Elvington, le commandant britannique, prudent, avait jugé préférable d'éviter la présence des W.A.A.F.'s. Le service était assuré par les appelés du contingent en provenance d'Afrique du Nord. La seule exception à cette règle était madame PLUNKETT, une française mariée à un officier britannique. Elle était officier de renseignements adjoint du commandant de FONT-REAULX.
Le commandant de Font-Reaulx officier de renseignement.
(source: Les Foudres du Ciel du Général NOIROT)
Avant les départs en mission, elle passait de table en table pour ramasser nos affaires personnelles et nous donner en échange l'escape box (boite d'évasion).Nous la taquinions, sachant que pendant toutes les heures que durerait la mission, elle nous attendrait, angoissée, avec sa sensibilité de femme.
Telles étaient les W.A.A.F.s. dans la Royal Air Force.
(source: NUITS DE FEU SUR L'ALLEMAGNE. Auteur: LOUIS BOURGAIN)
LES FEMMES DE L'AVIATION FONT
UN TRAVAIL D'EXPERTS.
Le nombre des femmes enrôlées dans le service Féminin Auxiliaire de l'Aviation, (W.A.A.F.) est plus grand aujourd'hui que n'était la totalité des effectifs de la R.A.F. il y a quelques années. Ces femmes apprennent à faire un travail d'experts dans plus de 50 spécialités différentes.
Des W.A.A.F. , manoeuvres d'ateliers, nettoyant un moteur, pendant que des entoileuses rapiècent et vernissent l'aile d'un bombardier.
Elles vérifient les moteurs, et réajustent les avions; elles contrôlent et réparent les instruments; elles sont météorologues; elles essayent les canons; elles aident à embarquer les bombes et à faire les pleins d'essence et d'huile;
Les W.A.A.F.S. mécaniciennes ont prouvé une grande adresse et une capacité remarquable. Essai de vérification du moteur d'un appareil de chasse.
Une W.A.A.F. armuriere fixe un canon "VICKERS" dans sa position. D'autres W.A.A.F. en vérifient la portée.
Elles manipulent les appareils de TSF et de radio-location; elles deviennent des monteurs entraînés, et même des mécaniciens de vol. Elles travaillent, mélangées aux hommes, en des groupes mixtes.
Les femmes du Service Féminin Auxiliaire de l'Aviation ont remplacé de nombreux techniciens dans les équipes au sol de la R.A.F. Vérification des régulateurs d'oxygène.
Cette femme devenue mécanicienne-experte dans les équipes au sol de la R.A.F. est en train de calibrer des indicateurs de vitesse.
Elles travaille aussi, toutes seules dans des équipes féminines. Elles montrent une habileté, une initiative et une énergie égales à celles des hommes, qu'elles ont remplacés pour leur permettre d'aller remplir d'autres tâches.
Une femme météorologue des W.A.A.F.S. lance un ballon de sondage pendant que sa collègue se prépare à se servir du théodolite.
Elles sont restées courageusement à leurs postes, sous les plus violents bombardements de leur aérodromes. Elles ont traversé les mers, pour aller compléter les effectifs de la R.A.F. dans le Moyen-Orient.
Un appareil destiné a la photographie aérienne est vérifié par une W.A.A.F. technicienne spécialement exercée au travaux de réparation de cette sorte d'instrument.
Pliage d'un parachute. Ce travail, d'une importance vitale, demande une patience et un soin exemplaires; il est confié à des W.A.A.F.S. plieuses de parachutes, spécialement choisies.
Elles ont démontré que les femmes anglaises pouvaient constituer des équipages au sol, pleines de compétence et d'enthousiasme. Elles ont démontré, en toutes occasions, le dévouement le plus sûr au grand service, dans lequel elles jouent un rôle si important, ou elles prennent une part si active.
(source: AVANT L'ENVOL Le personnel au sol de la Royal Air Force. Publication du bureau d'information Allié)
Des ouvrières montent les instruments de bords d'un bombardier.
(source: Historia magazine N°65)
WAAF's on parade! Smart turn out of WAAF's at Snaith in August 1944. They are being inspected by Air Commandant Lady WELSH, AOC WAAF. The occasion was the presentation of the BOMBER COMMAND "Sunderland Cup" to the WAAF's of Snaith.
LES VOLONTAIRES FEMININES VUES
PAR L'UNE D'ELLES
Si l'amitié de la petite ville se manifeste de mille manières, l'accueil qu'elle nous a réservé n'a pas été sans solennité. Le premier dimanche, nous avons défilé. Dans notre plus bel uniforme, gants et socquettes blancs, nous avons arpenté, de part en part, la grande rue au milieu de notre bataillon médical et précédé par nos Spahis. Une demi-heure de marche, au pas cadencé pour parvenir à une prairie et écouter des discours de bienvenue, proférés d'une voix grave par les autorités du canton. Ces messieurs, tous très âgés, vêtus les uns de rouge avec chapeau à plumes, les autres de noir, avec bonnet carré ou perruque frisée, sont arrivés précédés d'une musique à flonflon qui n'entame pas un instant le grand air de dignité de toutes l'assistance. Des chansons et des prières clôturent cette cérémonie. Mais de travail en plaisirs, le moment approche de partir pour la France.
Nous vivons un grand jour lorsque le Général KOENING, devenu inspecteur de l'Armée en Europe, vient faire ses adieux à la division et lui remettre ses drapeaux, ses fanions et le précieux insigne, une croix de Lorraine dorée sur une France toute bleue, qui restera notre plus précieux bijou.
Remise de décorations aux volontaires, par le Général de GAULLE
A gauche, Madame MATHIEU.
" A LONDRES MEME, JE SALUE PARFOIS LA COMPAGNIE DES VOLONTAIRES FRANCAISES"
"Jusqu'à l'armistice, l'armée française avait déjà connu, sans doute, des auxiliaires féminines: les infirmières de 14-18, les conductrices ambulancières de 40. Mais, après la fin de la bataille de France, la Grande-Bretagne a été conduite à faire appel à tous les concours disponibles. Partout ou il est possible de remplacer un homme par une femme, on enverra l'homme dans une unité combattante. Les françaises ne pouvaient pas rester en arrière. Elles ont une raison de plus de vouloir servir: libérer la France. Grâce à Mme MATHIEU (qui a eu le mérite d'être la première à les rassembler) puis à Mlle TERRE, elles formeront bientôt un corps efficace et dévoué, prêt à tous les sacrifices, et nombre d'entre elles donneront leur vie pour la France, d'abord sous les bombes, en Angleterre, puis sur tous les champs de bataille. En 1944, les "chaufferettes" du corps expéditionnaire français d'Italie puis de France, comme on les appellera affectueusement, susciteront l'admiration des combattants: elles ne feront que suivre l'exemple des premières volontaires de juin 40".
Un entrainement militaire sérieux.
Mais le dernier véhicule est passé. J'obtiens une jeep pour rejoindre mon groupe et, avec celui-ci, j'embarque sur un des L.S.T. réservés à la 2e D.B. Nos ambulances ont été déjà hissées à bord. A peine les avons-nous rejointes qu'une alerte est déclenches. Toutes les sirènes du port mugissent et la défense passive enveloppe quais et bâtiments des nuages épais d'un brouillard artificiel qui laissera sur nos salopettes des traces noires indélébiles. Le bateau lève l'ancre le lendemain matin.
J'ai des photos de cette traversée: les Rochambelles (surnom des volontaires féminines), en treillis, en casque ou en petite casquette verte américaine, couchées sur le pont, un instantané de moi, mon éternelle cigarette au bec, limant mes ongles. Mon coeur est serré, à la fois de joie et d'une immense angoisse (qu'allons-nous trouver sur ce rivage ou la bataille fait rage depuis prés de deux mois?) mais surtout d'impatience.
Enfin vient la minute ou quelqu'un crie "France" et, nous ruant sur le bastingage, le coeur battant, nos yeux voient se dessiner le pâle contour bientôt précisé de la côte de notre pays.
Mais nous ne débarquons pas encore. A notre impatience, à nos questions, répondent de vagues sourires. Le matin frisquet et brumeux se lève sur un spectacle que nous trouverions beau si notre tension nous laissait la faculté d'admirer. Des multitudes de bateaux sont ancrés, au coude à coude. Des ballons captifs peuplent le ciel, je pense malgré moi à la belle cible que représente cette flottille immobile.
Nous contemplons nos ambulances que des grues bienveillantes déposent prés de nous et nous les envions de cet de ce traitement de faveur. Pendant une heure, nous subissons un pénible roulis attendant que la mer se retire. La nuit tombe et c'est l'estomac chaviré que nous mettons enfin pied à terre sur le sable d'UTAH-BEACH.
Les combattants et les volontaires féminines.
En un instant notre joie submerge tout, c'est un moment comme la vie en offre peu et, avant de sauter dans mon véhicule, je ramasse le sable, je le serre contre ma joue, pour un peu je le mangerais!.
SUZANNE MASSU.
"QUAND J'ETAIS " ROCHAMBELLE"
(source: En ce temps là, DE GAULLE N°119)
FORMATION FEMININES DE L'AIR
Les femmes de France qui, durant les heures graves que le Pays vient de traverser, on fait preuve d'un courage au moins égal à celui de bien des combattants, se voient enfin attribuer la place à laquelle elles peuvent prétendre.
Miss TRAVERS, le chauffeur de KOENING.
" KOENING a reçu l'ordre de repli. A 23 heures 30, par une nuit très noire, l'évacuation commence. Vers minuit, la colonne de commandement part à son tour, le général en tête dans sa voiture conduite par la seule femme restée à BIR-HAKEIM, Miss TRAVERS, dont l'héroisme a fait l'administration de tous."
Elles ont maintenant, dans les administrations civiles, un rôle réservé jusqu'alors aux hommes. De même dans les domaines militaires, si l'armée française n'utilise pas le personnel féminin sur une échelle aussi grande que les armées américaines et britannique, elle a néanmoins fait appel à lui dans une large mesure pour des fonctions très diverses. Pour la première fois par exemple, nous voyons figurer parmi les attachés au Cabinet Militaire de M. le Ministre de l'Air une femme Officier: Mme la Lieutenant CHAMONT, chargée en France de toutes les questions relatives à l'organisation des formations féminines de l'Air.
Ces formations sont de date très récente: formées à Londres au début de 1942, elles ne comprenaient à l'origine qu'un effectif de moins de 50 femmes qui étaient particulièrement affectées à des services de secrétariat dans les Etats-majors.
Fin 1942, les femmes d'Afrique du Nord s'enrôlèrent à leur tour dans deux formations: une formations qui comprenait surtout des infirmières et une formation de secrétariat et des services d'état-major.
A l'arrivée du Général de Gaulle en Afrique du Nord, ces trois formations furent fondues en une seule, sous le nom de "Corps auxiliaire féminin de l'Armée de l'Air" (Cafma) divisé en cinq spécialités:
-1°) Service sanitaire,
- 2°) Service d'état-major,
- 3°) Service des transmissions;
- 4°) Conductrices,
- 5°) Services divers (dessinatrices,photographes, etc...)
Néanmoins, en raison de la gravité des problèmes à résoudre par le haut commandement, l'organisation des formations féminines resta au second plan, jusqu'à la nomination de M. Fernand GRENIER comme Ministre de l'Air.
M. Fernand GRENIER attacha une très grande importance à là réorganisation des formations féminines, prenant pour principe que tous les hommes en âge de combattre, et dont le travail pouvait être exécuté par des femmes, devaient être remplacés par elles.
Un gros effort de recrutement fut donc entrepris, et en juin 1944 les formations auxiliaires qui avaient pris leur nom définitif de "Formations Féminines de l'Air (F.F.A.) avaient un effectif de prés de 1.500 femmes, effectif qui allait en s'augmentant rapidement.
De nombreux Officiers avaient été nommées, mais 36 seulement subsistent dans l'organisation actuelle. Ces Officiers, Sous-Lieutenants, Lieutenants, Capitaines et une Commandante, exercent soit des fonctions de Chef de Service,soit des fonctions d'encadrement.
En effet, l'organisation des F.F.A. est absolument militaire. Les recrues sont soumises à des règlements analogues à ceux en vigueur dans l'Armée de l'Air. Des casernes spéciales servant de logement à la troupe. Les F.F.A. restent un mois à l'instruction apprenant à se présenter militairement et étudient de nombreux règlements avant de recevoir leur affectation définitive, qui dans les formations sanitaires et hôpitaux, qui dans les différents services de l'Armée de l'Air.
La question de l'utilisation des Forces Féminines Aériennes Françaises en France Métropolitaine soulève un certain nombre de problèmes.
En particulier, le Ministre de l'Air et les organismes en dépendant comptent de nombreux employés civils qu'il s'agit de ne pas réduire au chômage, par un emploi intensif et immédiat du personnel féminin militaire.
Le recrutement en France va donc être fait sur une échelle très réduite. Il est prévu pour le moment que 750 femmes seulement seront acceptées, au fur et à mesure des emplois vacants et sur examen de leurs capacités personnelles. Les infirmières seront engagées par priorité. Puis seront acceptés des engagements de secrétaires sténodactylo, standardistes et rédactrices.
Des conductrices munies déjà de leur permis de conduire et si possible d'un diplôme de secouriste, pourront être engagés comme ambulancières. Toutes les femmes et jeunes filles âgées de 18 à 45 ans, de préférence sans enfant, pourront s'engager.
Les centres de recrutement seront installés d'ici quelques jours, dans les quatre régions aériennes de France.
Le Ministre de l'Air est persuadé que nombreuses seront les volontaires qui, malgré la modicité des postes disponibles, accepteront de se mettre au service de l'Aéronautique Française.
(source: Bulletin des Forces Aériennes Françaises en Grande-Bretagne. N°12 Décembre 1944)