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HALIFAX GROUPES LOURDS FRANCAIS SQUADRONS 346 et 347 R.A.F
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23 septembre 2009

LA NUIT DU 4 AOUT 1944 "GROUPE LORRAINE SQUADRON 342"

LA NUIT DU

4 AOUT 1944

SOUVENIR DU "LORRAINE"

img896

BOSTON III en route vers l'objectif.

(source: ICARE N°176)

Il y a un plus d'un an, au début d'août, les tanks Américains ayant forcé les lignes Allemandes s'enfonçaient vers le coeur de la Bretagne; une colonne avait atteint Rennes, des combats de rue avaient lieu dans cette ville pendant que d'autres unités l'ayant dépassée fonçaient vers le Sud.

En même temps une autre colonne américaine partie de Pontorson et allant vers l'Ouest était déja dans les faubourgs de Dinan.

Le but général de ces avances menaçant les quatre grands ports bretons de Brest, Lorient, St-Nazaire et Nantes, était de fermer la péninsule armoricaine.

On se rend compte de l'importance qu'avaient alors pour les allemands, les routes et les voies ferrées, toutes leurs lignes de communication étant employées au maximum soit à amener des renforts, soit à évacuer les points les plus menacés.

Une des tâches de la 2ème Tactical Air Force, fut donc de harceler ces voies, jour et nuit, et de harasser les troupes engagées, en ne leur laissant aucun repos.

C'est dans ce but que depuis quelques semaines, les "Bostons" du Groupe LORRAINE, changeant leur tactique habituelles de nuit, de harcèlement sur les routes et les voies de chemin de fer situées en arrière des lignes allemandes.

img897

Bombardement en rase-mottes.

(source: ICARE N°176)

Cette soirée, après avoir savouré un bel après-midi d'été dans la campagne du Surrey où nous étions stationnés, nous avions, à tour de rôle, pris le départ, ayant pour mission d'aller patrouiller la région comprise entre Falaise, Condés-Noiraud, Flers, Argentan.

Parmi les treize équipages inscrits ce jour là sur le battle order se trouvait un mitrailleur de marque: le Général VALIN, venu visiter notre groupe avait tenu à participer aux opérations de la nuit en qualité de membre de l'équipage du Lt-Colonel GORRI.

Nous sommes partis peu après, par une belle nuit claire.

img900

Après la mission du 4 août, le Général VALIN descend du poste de mitrailleur d'un Boston, en face de lui, le Lieutenant-Colonel GORRI-FOURQUET.

(source: ICARE N° 176)

Au-dessus de la mer, la vue était merveilleuse, quelques bandes allongées de nuages se silhouettaient contre la lune. En les traversant, en quelques secondes, cette ombre soudaine nous paraissait glacée.

Nous avons abordé la côte au Cap d'Antifer, le ciel limpide nous permettait de voir comme en plein jour.

Puis nous piquâmes ensuite vers la première boucle de la Seine qui, miroitant sous la lune, formait un excellent repère.

Nous volions très bas et les détails de notre route apparaissaient très nettement, les nuages projetés en silhouettes sombres sur la campagne donnaient l'impression d'être de petits bois, compliquant ainsi la tâche du navigateur.

Tout semblait désert, la campagne endormie. Les arbres sous l'avion disparaissaient, à peine entrevus.

C'était du vrai sport, nous suivions les sinuosités du terrain à la hauteur des arbres, évitant ainsi les projecteurs mais, en revanche, cela amenait parfois d'autres émotions et, alors que prés de Falaise la route monte un peu brusquement, nous nous sommes trouvés tout à coup en face de peupliers se dressant devant nous comme de grands fantômes noirs...

Enfin, nous aperçûmes un convoi ennemi et après avoir viré rapidement et être revenus sur la route, l'avons salué de rafales de nos mitrailleuses.(Le mitrailleur-arrière était à son affaire.)

En arrivant sur notre objectif, l'accueil de la "Flak" ennemie nous démontra avec chaleur que nous étions sur la bonne route.

Un vrai feu d'artifice nous fut servi en échange de nos bombes, et virant sur la gauche, nous nous dégageâmes de cet endroit malsain pour retourner à notre point de départ.

Le mitrailleur arrière ajouta à nos 250 lb., une dernière rafale....

Le retour fut un voyage sans histoire , les trous dans la tôle de notre appareil n'y avaient fait que des dégâts insignifiants.

En entrant dans la salle d'interrogation, nous avons été frappés par l'ambiance qui y régnait.

Nos camarades semblaient comme surpris de nous revoir, nous avions en effet un retard de plus d'une heure sur leurs prévisions.

Nous n'étions pas les seuls.

Les heures avaient passé depuis notre départ, les uns après les autres, nos Bostons avaient montré leurs feux au-dessus du terrain.

Le premier à se poser, celui du Lt-Colonel GORRI ayant à bord le Général VALIN, avait essuyé un feu très dense de "Flak" légère, après avoir été pris longtemps dans les projecteurs, alors qu'il bombardait un convoi.

img902

De gauche à droite:

Pierre-Louis-DREYFUS, MARCHAL (TOUSSAINT), Bertrand-du-POUGET (NAVARRE), et Lucien FLAMMAND.

Ensuite, ce fut le S/Lieutenant NAVARRE, son avion très  harcelé également, avait dû s'échapper d'un cône de projecteur et d'obus traçants qui le poursuivirent pendant longtemps.

Successivement d'autres appareils rentrèrent ayant tous été très "tirés".

Il manquait encore 5 Bostons, les heures passaient, chacun calculant la limite des possibilités de vol, voyait une à une s'évanouir les chances de les voir rentrer.

img903

De gauche à droite:

JAFFRE, SEILER, LAVALLEE,et COCOGNE.

(source: ICARE N°176 collection: Madame JAFFRE et la fille de Louis JAFFRE)

Louis JAFFRE, rallié à la France Libre en juin 1940 avant la mission du 4 août 1944 au Groupe "LORRAINE" avait déjà contribué à la lutte contre l'Allemagne nazie. Détaché dans une escadrille britannique du "Coastal Command", il avait pris part à la destruction d'un sous-marin allemand le 9 novembre. Il avait effectué plus de cinquante missions de bombardement sur la France et les pays occupés et, comme le dit Henry COCOGNE, cette guerre n'était ni fraîche, ni joyeuse. Louis JAFFRE nous a quittés en novembre 1999, ICARE s'honore de pouvoir lui rendre un juste hommage, à travers le récit d'Henry COCOGNE.

Louis JAFFRE était décoré de la croix de guerre et de la Médaille Militaire.

Un coup de téléphone vint redonner un peu d'espoir, nous apprenant que par suite d'ennuis mécaniques un des appareils, équipage JAFFRE-COCOGNE s'était posé à B.25 terrain de secours situé en Normandie.

Puis ce fut le silence...

4 équipages manquaient:

S/Lt DUBOIS, Lt FELTOUX, Sgt PIERRON, Adjt Ch ROMANETTI.

Sgt/C BONNEVILLE, Aspt BARRIER, Sgt DEPUI, Sgt/C JEAN.

Sgt/C PIERRE, Sgt/C CORNEMENT, Adjt DUMONT, Sgt/C RICARDOU.

Sgt/C HOURIEZ, S/Lt SONNET, Sgt KAINUKU, Sgt LADAGNOUS.

Les 3 seuls survivants de cette nuit étaient: le Sgt/C PIERRE, et l'Adjudant DUMONT qui ayant "crashé" dans la nuit, réussirent à traverser les lignes, et à rentrer en Angleterre peu de temps après.

Le 3ième était le Lieutenant FELTOUX qui d'un autre appareil réussit à se jeter en parachute à moins de 300 mètres de hauteur.

CAPITAINE X.

(source: Bulletin des forces aériennes françaises en Grande-Bretagne N°19 Août 1945. collection: Jean-Paul DELMAS)

009

001

Nouveau drapeau dressé au monument des 4 Français F.A.F.L. du Groupes Lorraine, l'ancien drapeau ayant rendu les armes après avoir flotté plus d'un an sans discontinuer.

011

 

 

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Commentaires
S
Je me suis rendu ce jour 21 juin 2015 sur la commune de St Denis de Néré(Calvados) hameaux de Cagny où se trouve la stèle commémorant la chute du Boston du sous lieutenant BARRIER la nuit du 4 août 1944.<br /> <br /> <br /> <br /> Compte tenu de la géographie des lieux après avoir effectué sa mission sur le secteur de FALAISE à l'Est, l'appareil vraisemblablement touché par la flak à suivi la ligne de chemin de fer FALAISE/FLERS longeant le cours du Noireau. <br /> <br /> <br /> <br /> Je vais essayer de trouver des témoins et le 4 août prochain j'irai fleurir la stèle en la mémoire de ces aviateurs.<br /> <br /> <br /> <br /> V.SOCOLOVERT
Répondre
M
Monsieur,<br /> <br /> Vous pouvez prendre contact directement avec moi à l'adresse ci-après : BBouzouk@aol.com<br /> <br /> Cordialement<br /> <br /> Morieult
Répondre
B
Bonsoir,<br /> <br /> Je suis Bernard Bonneville ,fils du sergent-chef<br /> <br /> René Bonneville pilote du Boston "u"abattu dans la nuit du 4 août 1944.Je tombe pour la première fois sur cette page et je découvre que son équipage était composé de l'aspt.Barrier,du<br /> <br /> sgt.Depui et du sgt/c Jean.<br /> <br /> Je n'ai pas beaucoup d'information mais je serais heureux que vous preniez contact avec moi.<br /> <br /> Cordialement, Bernard Bonneville
Répondre
B
bonsoir<br /> merci beaucoup de votre réponse<br /> j'avoue que compte tenu que mes parents m'ont attribué mon prénom (dont je suis fière) suite à la perte de mon cousin maintenant que je suis à la retraite, bien que débordé je cherche des informations complémentaires sur sont engagement et son activité au sein du groupe Lorraine<br /> comme j'ai trouvé le profil du boston je viens de le confier à mon ami Gérard Paloque, celui qui écrit des livres sur l'aviation et le "roi du profil photoshop" qui va me sortir quelque chose de bien<br /> et du coup il s'intéresse à mes recherches<br /> nous sommes co-organisateurs du salon de la maquette et de la figurine d'Orléans<br /> pas de problème pour vous donner mes ccordonnées si vous le désirez<br /> cordialement<br /> Pierre Barrier
Répondre
M
Bonjour, <br /> <br /> Je suis l'auteur de l'article "4 août 1944 - les pertes d'une nuit tragique" publié dans le numéro 176 de la revue Icare en 2001. Je n'ai pas d'information supplémentaire concernant le sous-lieutenant Pierre BARRIER, navigateur-bombardier de l'équipage du sergent-chef René BONNEVILLE mais je serais heureux que vous preniez contact avec moi.<br /> Bien cordialement<br /> Yves Morieult
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