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HALIFAX GROUPES LOURDS FRANCAIS SQUADRONS 346 et 347 R.A.F
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6 décembre 2010

" BOMBER COMMAND" par l'AIR MARSHALL HARRIS

" BOMBER OFFENSIVE"

par

l'AIR MARSHALL HARRIS

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L'Air Marshall Sir Arthur Harris

Les membres de la commission anglaise furent en mesure de comparer avec la réalité les appréciations des dévastations causées dans les villes allemandes, faites pendant la campagne d'après les photographies aériennes; ces photos furent prises dans les conditions de la guerre et ne couvrirent pas toujours la totalité des surfaces intéressées. 70 villes allemandes furent attaquées par le Bomber Command. 23 d'entre elles eurent plus de 60% de leurs surfaces bâties détruites et 46 en eurent environ la moitié. 31 eurent plus de 500 acres détruits, et beaucoup largement davantage; ainsi Hambourg, avec 6.200, Berlin 6.427 (inclus environ 1.000 à 2.000 acres furent détruits à Dresde, Hanovre, Munich, Nuremberg, Mannheim, Ludwigshaffen, Bremen, Duisbourg, Essen, Francfort, Stuttgart.

Pour rappeler ce que ces chiffres signifient, rappelons que du fait de l'action aérienne de l'ennemi pendant toute la guerre. Londres eut environ 500 acres détruits. Plymouth environ 400 et Coventry un peu plus de 100.

C'est succès considérables ne furent pas obtenus sans lourds pertes. Pendant toute la durée de la guerre, environ 125.000 hommes entrèrent dans les équipages du Bomber Command. Durant la seule période de mon commandement, on estime que près de 44.000 hommes furent tués, à peu près la moitié blessés, plus de 11.000 hommes faits prisonniers par l'ennemi. 7.122 avions furent perdus dans toutes les opérations de cette période. D'ailleurs ces pertes furent beaucoup plus légères que celles auxquelles on s'attendait et le taux décrut progressivement alors qu'on pensait le voir augmenter régulièrement.

Il n'est pas de mots avec lesquels je puisse rendre justice aux équipages qui se battirent sous mes ordres. Rien n'est comparable dans la guerre à un tel courage, à une telle détermination en face du danger pendant une période si prolongée: un danger qui était quelquefois si grand qu'à peine un homme sur trois pouvait espérer survivre à son retour de 30 missions; c'est ce qu'un taux de 5% de pertes pour chacune de ces trente missions aurait signifié et pendant toute l'année 1942, ce taux fut de 4,1%. De ceux qui survécurent à leur premier tour d'opérations, entre 6.000 et 7.000 entreprirent un second et beaucoup un troisième tour. Bien plus, ce fut avec un courage conscient et clair que le risque fut accepté; ces équipages étaient composés d'hommes habiles, d'une éducation bien au-dessus de la moyenne et qui avaient à comprendre tous les aspects et les détails de leur tâche. Ce fut surtout le courage des quelques heures de solitude, car à son poste de combat, l'aviateur est virtuellement seul. Ce fut le courage d'hommes vivant dans l'expectative de devoir chaque jour se dépasser eux-mêmes. Ils furent tous volontaires, car aucun homme, dans la R.A.F. ne fut entraîné comme membre d'un équipage s'il n'était pas volontaire. Un tel dévouement ne devra jamais être oublié. Il sera inoubliable pour ceux qui eurent l'occasion de comprendre ce à quoi ces jeunes hommes eurent à faire face et ce qu'ils durent expérimenter.

Tout chef doit, après chaque campagne, se demander si les résultats furent dignes des pertes. La seule réponse qui peut habituellement être faite est de faire ressortir la contribution de la campagne à la victoire finale, il est souvent possible de prétendre comme pour la plupart des batailles de la guerre 1914-1918 que la victoire aurait pu être plus économiquement gagnée par d'autres moyens. Mais nos opérations du "Bomber Command" furent décidées sans exception. Pour réduire les pertes des armées ou des populations civiles (comme les attaques contre les fabrications et les rampes de lancement de V1) et presque toujours nos opérations eurent visiblement cet effet. Sans l'intervention du Bomber Command, l'invasion de l'Europe aurait été la plus sanglante bataille de l'histoire si même elle n'avait pas complètement échoué. Sans le bombardement préalable, l'assaut sur les positions fortifiées allemandes de Caen aurait coûté à l'armée autant de vies qu'une offensive de la Guerre 14-18 et la prise des ports de la Manche, le débarquement de Walcheren et le franchissement du Rhin n'auraient pu être entrepris qu'à grand prix si la puissance aérienne n'était intervenue.

Un tel aveuglement ne fut pas la prérogative de nos ennemis. En Angleterre, comme j'ai tenté de le montrer, ce fut une lutte désespérée pour maintenir un semblant de force de bombardement stratégique et plus encore pour l'employer dans le but dans lequel on l'avait construite. Entre les guerres de 1914 et 1939, la R.A.F. dut sans cesse attaquer et mordre pour échapper à la destruction des mains de l'armée et de la marine. En Amérique, où il n'existe pas d'aviation indépendante des autres armes, la lutte pour l'action indépendante fut encore plus intense et le droit d'agir obtenu beaucoup plus tard encore. Avant la guerre, la marine américaine estimait qu'aucun avion de la U.S.A.A.F. ne devait voler au delà d'une ligne de 3.000 milles de la côte, ils essayèrent de défendre à tout avion d'agir au-dessus de l'eau si ce n'est sous son autorité. Les chefs de l'aviation américaine durent risquer leurs carrières quand ils firent campagne pour les bombardiers lourds. Il y eut plus d'un Billy Mitchell. En France, il n'y eut aucune tentative pour mettre sur pied une aviation autre que destinée à appuyer l'armée, mais comme en aucune manière il n'y eut d'aviation bonne pour la guerre moderne, le seul résultat de cette conception fut que le Bomber Command, en vue de tenir une promesse obtenue par les Français, supporta de lourdes pertes dans une tentative futile de tenir tête à l'invasion allemande en France.

Il n'y a  qu'une réaction possible en face de cette autre inévitable tendance de chaque armée à rester liée à une arme particulière et invariablement démodée: or, toutes les armes sont démodées au fur et à mesure qu'elles sont utilisées. Il ne doit rester qu'une seule armée. La survivance des trois armées à ce stade de développement des armements est complètement stupide et l'on n'a jamais particulièrement besoin de l'une d'entre elles en aucun moment.

Il y eut une fois une armée unique, il y a longtemps , lorsque les généraux commandaient les batailles navales et que les rebuts des ports de mer, appelés marins, étaient obligés par la plus  constante discipline, à manoeuvrer les bateaux, sous la direction des véritables guerriers, les soldats qui se battaient et dirigeaient la bataille.

Mais durant et après les guerres napoléoniennes, les marins qui n'ont jamais été en retard au point de vue propagande, haussèrent leur réputation à un tel niveau qu'ils eurent même l'effronterie de se nommer eux-mêmes l'arme première, bien que personne ne comprit jamais pourquoi ils s'étaient arrogé ce titre, ni sa signification.

Les armées du monde se battirent, conquérirent ou perdirent des batailles bien avant que les êtres humains eurent appris à lancer un bateau ou même à flotter sur quelques vessie gonflée, et les armées anglaises furent levées bien avant qu'il y eût un marin. Mais une fois qu'elle eût acquis ce prestige ou plutôt qu'elle l'eût annexé, la marine (et pas seulement notre marine car la même chose se produisit aux U.S.A. et dans d'autres pays), se considéra comme une armée qui devait être indépendante des besoins offensifs ou défensifs de la nation; le résultat est que les autres armes furent tentées ou forcées de faire la même chose, plus ou moins dans une attitude d'autodéfense.

Personne ne s'en souciait durant ces jours où l'évolution des engins de guerre était longue et où des siècles s'écoulaient des engins de guerre était longue et où des siècles s'écoulaient avant qu'aucun changement important n'apparût qui pût affecter la stratégie habituelle et les tactiques.

Les canons de Nelson avaient à peu près la même portée et le même mécanisme et tiraient un projectile sensiblement du même calibre que celui des canons de Françis Drake.

Mais maintenant la stratégie et les différentes tactiques sont révolutionnées au fur et à mesure qu'apparaissent de nouveaux engins, si bien que la conservation d'une arme dans le but de faire survivre une armée a des conséquences aussi immédiates que désastreuses. Il n'y a pas de meilleur exemple de la tendance à s'accrocher à des vieux engins que l'histoire du cuirassé dans le dernier quart de siècle.

Même maintenant que la maîtrise absolue des avions sur les bateaux de surface a été complètement démontrée, les amiraux américains ont monté une mise en scène de bombardement par bombes atomiques contre des navires de ligne, comme si on avait besoin d'étudier l'effet de la bombe atomique sur des cuirassés quand bombe de six tonnes chargée d'explosifs normaux a déjà enlevé 30 mètres de parois sur le "Tirpitz", l'a renversé et coulé en quelques minutes; comme si cela ne suffisait pas, il y a l'exemple du cuirassé "Bismarck" qui fut réduit à tourner lentement en rond, ayant perdu toute possibilité défensive par une torpille lancée d'un seul avion qui le toucha dans son gouvernail; et l'exemple de ce qui resta de la marine allemande lorsque le "Tirpitz" fut coulé la plupart des autres bâtiments ennemis furent coulés, mis en feu ou retournés par des bombes ordinaires de 500 kilos.

Dans le Pacifique, il y eut aussi beaucoup d'exemples d'avions coulant les unités de ligne

La réaction de l'armée de l'air envers la bombe atomique n'est pas moins optimiste. On discute sur le fait que de telles bombes ne pourront pas être utilisées sur un champ de bataille sans détruire à la fois les troupes ennemies et amies, cette théorie omet le fait que des armées modernes sont inutilisables sans une puissance industrielle derrière elles et qu'une telle puissance atomique serait, sans aucun doute, le premier objectif de la bombe atomique. Lorsque cette bombe aura fait son travail, une armée ennemie pourra être arrêtée par la police.

Les conséquences du fait de rester attaché à une seule arme furent souvent tragiques. Je ne pourrai jamais oublier comment l'amiral Tom Philipps et ses amis coulèrent avec le "Prince of Wales". Lui et moi avions travaillé ensemble pendant des années au "Joint Planing Comittee" et partagé le même appartement de Ebury Street. C'était un ami délicieux, très capable et travaillant dur, mais il ne voulut jamais admettre que la puissance aérienne pourrait avoir de sérieuses répercussions sur les opérations navales. Les papiers du J.P.C. signés par lui et moi mirent en évidence ses idées sur ce que la marine peut faire sans tenir compte sérieusement de l'air. Ils mettent aussi en évidence ce que je pense de ces idées.

Je lui dis au revoir après l'avoir vu à l'assemblée des chefs d'Etat_Majors de King Charles Street en 1941, juste avant qu'il ne partit pour l'Extrême-Orient et moi-même pour les U.S.A.

Après la perte du "Prince of Wales", le colonel Joe Hollis, qui était alors notre adjoint, me rappelait mes dernières paroles à Tom Philipps et ce que je lui avais dit était: Tom, vous n'avez jamais cru à l'aviation. Ne vous mettez jamais en dehors de la protection aérienne. Si vous le faites, vous vous en repentirez et lorsque votre âme s'en ira vers le paradis, tout ce que vous direz sera: misère de moi, quelques marins m'auront destiné une méchante mine.

Lui et John Leach, le commandant du "Prince of Wales" et combien d'entre mes vieux et valeureux camarades de collège, marchèrent sur le côté du bateau, ensemble, au moment où il se renversait et entrèrent ensemble dans l'océan lorsqu'il se retourna et coula.

Il aurait pu avoir une couverture d'avions de chasse bien que, à ce moment, il y avait pas beaucoup d'avions de chasse et que cette couverture aurait probablement été insuffisante et inefficace car il s'agissait de chasseurs "Buffalo" basés à Singapour.

Mais il ne voulut pas briser le silence radio pour demander cette couverture lorsqu'il vit un avion japonais qui repérait le "Prince of Wales" la veille. Il savait bien qu'il allait faire face à la flotte japonaise avec seulement deux bateaux, mais il ne considérait pas alors l'air comme dangereux. Quand le second avion japonais apparut le matin suivant, il ne voulut toujours pas rompre le silence radio, mais le commandant du "Repulse" étonné de cette omission, le signala sous sa propre responsabilité. Les chasseurs arrivèrent trop tard, seulement pour vois les deux bateaux couler.

Dans le futur, ces missions seront faites par des projectiles atomiques dirigés. La marine, avec ses navires de ligne, l'arme à la fois la plus chère et la plus complètement inutile qui fût employée pendant la guerre 14-18 montre un surprenant exemple  de cet esprit de clocher qui pousse à l'existence d'armées différentes. Je ne veux pas montrer les mêmes tendances et, comme je l'ai déjà dit, la même chose arrivera à l'armée de l'air, maintenant que les bombardiers, comme nous le savons et autant qu'on puisse dire, sont devenus complètement démodés.

Pour ce qui est de l'armée  de terre. Dieu seul sait ce que nous avons souffert de ce qui est connu dans des différentes armes et en dehors d'elles comme"l'esprit cavalier". Pendant le siècle dernier et jusqu'au début de la déclaration de guerre de 39, personne n'avait aucune chance d'être promu à un commandement  intéressant à moins qu'il ne fût officier de cavalerie et il est parfaitement reconnu que, pour nommer ces officiers de cavalerie à des postes élevés, il fut souvent nécessaire pendant leur carrière de les dispenser des concours difficiles.

Malheureusement, ils furent trop portés à développer la mentalité "cavalier" dont ils étaient si enthousiastes. Si cette distinction n'avait pas été faite, les gens de l'infanterie, du génie, de l'artillerie, auraient probablement atteint les hauts commandements les premiers. Mais les choses furent telles que bien peu de commandants en chef des 150 dernières années, jusqu'en 1939, ne furent pas officiers de cavalerie. par suite de cette influence de la cavalerie et comme conséquence de ce système d'avancement, l'idée d'utiliser la cavalerie persista inévitablement durant un quart de siècle après que la présence du cheval dans le champ de bataille pût être considérée comme un symptôme de folie douce.

Ce fut l'esprit cavalier qui détruisit l'idée du corps blindé et du corps de mitrailleuses après la première guerre et ce fut cet esprit qui, lorsque j'étais au cours d'Etat-Major, attachait davantage de prix à ce qu'un homme soit un homme de cheval plus que toute autre chose qu'il pouvait faire pendant le stage. C'était en 1927, et dans l'armée de la nation qui avait inventé le tank, il ne faut pas s'étonner si, douze ans après, vous pouviez penser que les Allemands l'avaient inventé.

Les différentes armées ne se battent pas seulement pour la conservation de leurs vieilles armes préférées. Elles font tout ce qu'elles peuvent pour retenir n'importe qui voulant utiliser une arme plus puissante pouvant les menacer.

Peu de temps après la guerre 14-18, les forces aériennes possédaient une telle arme et étaient en mesure de la développer. En 1919, on leur alloua 15 millions de livres par an, c'est-à-dire, le coût d'un jour de guerre; cette allocation tomba à 11 millions de livres en 1922 et cette année-là, la R.A.F., qui en 1918 avait 3.300 avions de première ligne, pouvait seulement en aligner 371. Ce fut à cette époque que l'armée de terre et la marine intervinrent. Par des intrigues dont le résultat fut la création de l'aéronautique navale qui devint par la suite partie intégrante de la marine, les forces aériennes furent coupées en deux.

Les projets de l'armée de terre furent cependant bien plus destructifs car le War Office proposa que le ministre de l'air eût seulement sous sa coupe l'aviation civile, la section de recherches et d'expériences et le ravitaillement; ce qui signifiait en fait que les forces aériennes devaient cesser d'exister. Mais, les gens de l'armée de terre, nettement inférieurs aux marins au point de vue propagande et politique, visèrent trop loin et on put résister victorieusement à leur attaque.

Après cela, pendant presque vingt ans, j'ai vu l'armée de terre et la marine agir, soit de concert, soit séparément pour délibérément et périodiquement s'ingénier à détruire la R.A.F. A chaque offensive ils furent à moins d'un cheveu du succès. Chaque fois Trenchard et toujours Trenchard seulement nous sauva. S'ils avaient réussi, ils auraient annihiler nos forces aériennes, comme ils avaient réussi à annihiler nos forces blindées; alors qu'ils conservaient 'The Camberly Drag Hunt" et comme critère de notre puissance maritime, ces cuirassés vraiment inutiles dont les carcasses gisent maintenant là où les forces aériennes l'ont décidé jonchant le fond des océans ou obstruant les ports de par le monde. Et s'ils avaient réussi à supprimer les forces aériennes, nous aurions commencé la guerre avec un seul avion de chasse comme nous l'avons commencée avec un seul avion de chasse comme nous l'avons commencée avec un seul char d"assaut. Nous aurions perdu la bataille d'Angleterre et les Allemands auraient dominé l'Europe, sinon le monde pendant des siècles.

Après la dernière guerre, étant donné les résultats de la bataille d'Angleterre et ceux obtenus par le Bomber Command, encore présents dans tous les esprits, l'armée de terre et la marine réalisèrent qu'il n'y avait plus de moindre espoir de détruire les forces aériennes. Aussi maintenant, parlent-ils sans cesse de coopérations inter-armées car ils comprennent trop bien que la seule alternative possible est cette coopération de leur propre destruction en temps qu'armée.

Naturellement, des querelles apparaissent avec la création d'une armée unique et amènent de sérieuses disputes entre les avocats d'une arme ou d'une arme. Ces querelles, nous nous attendons à ce qu'elles continuent, mais je ne pense pas que si nous organisons une armée unique, les querelles entre les ex-soldats, ex-marins, ou ex-aviateurs, forcés de porter un même uniforme, soient aussi destructives qu'avant.

Tout d'abord, des hommes nouveaux entreront dans l'armée unique, et ces hommes n'auront aucune raison de vénérer de vieilles reliques telles que le cheval, le navire de ligne, le tank ou le bombardier lourd; ainsi il y a l'exemple de la R.A.F. qui, au début, fut principalement composée d'ex-soldats et ex-marins qui s'entendirent très bien entre eux pour travailler et faire la place de la nouvelle armée. J'ai moi-même commencé mon service comme soldat; je n'ai jamais été accusé de partialité pour l'armée de terre et pourtant j'aime les soldats.

Mon destin dans la prochaine guerre sera d'être détruit par elle; je ne doute pas que s'il y a une guerre dans le prochain quart de siècle, cette guerre détruira certainement une grande partie du monde et le démantèlera complètement.

Peut-être, après tout, cela sera-t-il la meilleure solution. La fraction de la race humaine qui imagine que sa survivance est soit nécessaire soit désirable, doit être considérée, à la lumière de l'histoire, comme ayant une idée extraordinaire de sa valeur. La seule alternative à cette inévitable destruction est une fédération mondiale assez puissante pour déterminer la politique de chaque nation. Une telle fédération peut être bien se développer à partir d'une première et partielle fédération qui comprendrait quelques-uns des principaux États. Cela semble trop beau pour être vrai, mais c'est la seule alternative.

Enfin pour terminer, me voici de retour dans cette Afrique que j'ai quittée contre mon gré, quoique volontaire en 1914 et dans laquelle j'ai toujours désiré revenir.

Comme beaucoup d'entre nous je fus poussé dans la guerre par accident (accident dû à l'Allemagne), après quoi, j'y suis resté beaucoup plus longtemps que bien d'autres.

AIR MARSHALL ARTHUR HARRIS

(source: L'OPS N°6  Septembre 1948)

(collection: Jean-Paul DELMAS)

 

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