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HALIFAX GROUPES LOURDS FRANCAIS SQUADRONS 346 et 347 R.A.F
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10 novembre 2008

SOUVENIRS DE DEUX COPAINS DU 2/33

SOUVENIRS DE DEUX COPAINS

DU 2/33

SEMAIL LEONCE - LOBELLE PIERRE

L'EVACUATION

SEMAIL LEONCE

Mon premier métier  De 1935 à 1940

Mineur de fond

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Manifestation de solidarité par dons de pain,bière, ect.....

Nous sommes en juin 1940.Un matin,beaucoup de voitures belges passaient devant chez nous sur la route nationale. Chaque jour le nombre augmentait, c'était ce qu'on appelait l'évacuation. Des personnes interrogées nous disaient; "Les Allemands ont attaqué en belgique et on se sauve dans le midi de la France".

Mon grand-père, fier de sa cave,avait des bouteilles uniquement de Bordeaux - saint Emilion et Pommerol - de plus de 20ans d'âge.

il me dit alors:"Prends une bêche et viens avec moi,nous allons faire un grand trou pour cacher mes meilleures bouteilles.Ensuite nous te donnerons un peu d'argent,tu prendras ton vélo et tu partiras le plus loin possible". Ce travail terminé,ma mère garnit les poches de mon vélo en pain, fromage vache qui rit, boîtes de sardines et plein d'autres choses ainsi qu'une petite somme d'argent. Après bien des embrassades, nous nous séparâmes les yeux pleins de larmes.

J'appartenais à la classe 40, deuxième contingent. Le premier avait été appelé sous les drapeaux comme il se disait et je pensais que le deuxième ne tarderait pas à l'être. Un dernier au revoir, j'enfourchai mon vélo et à mon tour me voila dans le flot de réfugiés Belges, loin de penser que je ne reverrai mes parents que cinq ans après.

Je pédalais en direction de l'Ouest, essayant de mettre le plus de distance possible entre les Allemands et moi. Un terrible bombardement me fit perdre quelques heures caché dans une cave. A ma sortie, des morts et des blessés gisant sur une place, je ne m'attardais pas devant ce triste spectacle; je remontai sur mon vélo. j'avais des ailes, croyez-moi!

Il y avait souvent des avions allemands avec leur croix noire sous les ailes qui passaient au-dessus de nous, c'était alors le plongeon dans le fossé bordant la route. Après une bonne journée de vélo, il y avait un peu moins de réfugiés sur la route, j'avisais une ferme et je demandais l'autorisation de coucher dans la grange. Je fus bien reçu. les propriétaires me posaient beaucoup de questions: d'ou venez-vous? les Allemands sont-ils loin? Quand êtes-vous parti de chez-vous? etc.....

Après une bonne nuit dans cette grange qui sentait bon le foin nouveau, j'enfourchai alors ma bicyclette et c'est avec moins de précipitation que je repris la route. Vers midi, traversant un village, je remarquai une troupe de soldats rassemblés sur la place, autour d'une cuisine roulante qui fumait en dégageant une agréable odeur de soupe. Je m'approchai d'un gradé et je me présentai:

"classe 40, deuxième contingent, mon appel ne devrait pas tarder, serait-il possible de manger un repas chaud?" "Mais bien sûr, attendez la distribution, je vais en parler au cuistot".

Je n'ai jamais mangé ce repas car un chasseur allemand fit plusieurs passages en mitraillant la troupe, juste le temps de m'allonger à terre derrière l'abreuvoir en pierre du genre "sarcophage". Pas besoin de vous dire que je n'ai pas traîné au milieu de cette troupe très repérable. Ce furent les derniers ennuis.

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Douai, Bapeaume, Albert, Amiens, Neufchatel/en/Bray, St Martin/Osmonville, St Victor/l'Abbaye, Argentan, Domfront, Fougères, Rennes, Nantes, Paimboeuf, St/ Brevin/les/Pins, Evreux, Lury/sur/Arnon, Issoudin, Clermond/Ferrand, Brioude, Le Puy, Ales, Arles, Salon/de/Provence, Marseille/St/ Marthe.

Mon itinéraire fut le suivant: après Douai, Bapeaume, Albert, Amiens, Neufchatel/en/Bray, St/Martin/Osmonville et St/Victor l'Abbaye, en normandie ou exténué, je demandais asile dans une ferme. Je fus très bien reçu, la famille se composait d'un ménage de personnes agées, d'une jeune dame et de deux enfants: Yves et Gaston. Leur papa était sous les drapeaux. Après un bon repas à la table familiale, la dame m'installa un matelas sur un lit de paille dans l'écurie. Il y avait aussi un vieux charretier qui y couchait.

Le lendemain on me demanda quelles étaient mes intentions et l'on me proposa de rester, le travail ne manquait pas. C'est avec un grand plaisir que j'acceptai. Je me présentai à la gendarmerie de Tôtes à quelques kilomètres, afin de signaler ma présence chez ces gens qui, eux aussi très inquiets, me posaient un tas de questions. En attendant l'heure du repas, la patronne m'expliqua le travail que j'aurais à faire. je ne demandais que le gîte et le couvert. Elle m'accompagna au pressoir ou de gros fûts de cidre étaient stockés. Elle me montra celui qui était en service et des plus petits contenant du calvados se trouvaient rangés en face "votre travail,au retour des champs,consistera à venir faire le plein du broc pour le cidre et de la petite bouteille en calvados" qu'elle appelait "la fillette". Les normands aiment prendre un calva avec leur café, c'est la tradition.

Pendant le repas on me présenta Albert, le charretier, qui rentrait de dépresser du champ de betteraves. Après le repas, je repartis avec lui, équipé moi aussi d'une binette. Il me montra comment faire. J'étais heureux, j'y allais de bon coeur, heureux d'avoir trouvé une famille pleine d'attention à mon égard. Je commençais à avoir mal au dos quand je vis arriver la patronne, un panier d'osier à la main, Albert me dit "c'est l'heure de la collation,on arrête,  allons sous le gros pommier pour manger". De ce panier Albert sortit le quignon de pain de campagne, en coupa un énorme morceau, ensuite un bout de saucisson maison, il sortit la bouteille de cidre, deux verres et l'on se mit à "collationner" assis sur l'herbe, dans la position du tailleur. C'était la première fois que j'entendais ce mot "collationner". La patronne, après m'avoir demandé si je n'avais pas trop mal au dos,s'en retourna en nous souhaitant bon appétit. La collation disparut vite dans nos estomacs et l'on reprit le travail.

En fin d'après-midi, Albert me montra comment m'y prendre pour rassembler le troupeau de vaches dans un bâtiment destiné à la traite, je transportais et vidais les bidons de lait dans la centrifugeuse que je tournais à la main pour extraire la crème. La traite terminée, nous accompagnions les vaches pour leur retour dans les pré; il suffisait tout simplement de rester derrière, elles connaissaient très bien le chemin et ne se trompaient pas de pré. Les clôtures fermées et vérifiées, c'était l'heure de rentrer pour la soupe.

Yves et Gaston, les deux gamins étaient devenus mes copains, ils ne me quittaient plus. Je leur fabriquais une balançoire avec une longe trouvée dans le pressoir que j'accrochais à une maîtresse branche de pommier. Le verger mesurait plus d'un hectare clos de haies, planté de pommiers à cidre de variétés différentes, au beau milieu se trouvaient un bâtiment en colombage couvert de chaume appelé pressoir. j'aurais aimé être en Mai et pouvoir admirer tous ces arbres en pleine floraison, spectacle magnifique qui, j'imaginais, aurais certainement retenu l'attention de notre peintre Claude MONET.

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Après les betteraves, ce fut la fenaison. Là encore, je découvrais toute la joie de pouvoir travailler au grand air. Les petits coups de cidre bien frais dégustés dans le pressoir entre deux charrettes de foin étaient très appréciés.

Il y avait aussi un jour pour baratter après avoir chargé de crème un récipient en bois monté d'un pivots, appelé baratte, il fallait tourner la manivelle sans s'arrêter. Travail assez fatiguant partagé avec Albert; on ne s'arrêtait que lorsque le beurre était pris. C'est alors que l'on ouvrait la baratte pour en extraire une belle motte de beurre bien dorée. Placée sur étamine dans un grand panier d'osier, elle sera vendue sur un marché de gros chaque jeudi.

Un matin, plusieurs explosions retentirent, c'était des avions allemands qui bombardaient un pont enjambant la voie ferrée à 1 km de la ferme. De nouveau le bruit de l'évacuation circulait dans la population. C'est alors que le pépé nous demanda d'approcher le grand chariot devant la maison. Albert et moi chargeâmes ce que ces gens avaient de plus précieux. Les deux chevaux furent attelés et de nouveau j'enfourchai ma bicyclette, la patronne avait fait le plein des sacoches et m'avait gratifié d'un petit pécule.

Après des adieux touchants avec toute la famille, je pédalais de nouveau vers le Sud-Ouest, je contournais Rouen sous un nuage de fumée noire épaisse, due à l'incendie des pétroles de Quevilly récemment bombardé masquant entièrement le soleil. Puis je traversais Bernay. A la sortie de cette ville, un jeune parisien d'une trentaine d'années environ pédalait à mes cotés, la conversation s'engagea, il me dit se rendre à Rennes chez une tante."chouette moi je vais à Nantes, si vous le voulez, nous ferons route ensemble".C'est ainsi que Argentan, Domfront, Fougères furent traversés pour arriver enfin à Rennes.

Il me présenta à sa tante qui nous invita pour le dîner et le coucher. Au menu, il y avait des palourdes, c'était la première fois que je voyais ces coquillages, je ne savais comment faire pour les manger. J'attendis que la tante et son neveu commencent pour les imiter; c'était bon. La suite, plus traditionnelle, se composait d'un steak-frites, puis elle m'indiqua ma chambre. Je poussais un ouf!... jubilatoire, un bon et vrai lit m'attendait. Le sommeil réparateur ne tarda pas à m'envahir. Le lendemain matin, après remerciements, je prenais congé et reprenais de nouveau la route. Direction Nantes, je passais la loire direction Paimboeuf ou une succursale des usines Kulman installées chez nous existait. Je savais pouvoir y rencontrer des ouvriers amis repliés depuis plusieurs mois susceptibles de me trouver de l'embauche.

Le concierge de l'usine, interrogé m'indiqua une petite épicerie buvette dans Paimboeuf en bordure de la loire.Vite je me rendis à cette adresse, effectivement deux anciens camarades étaient installés devant un verre de petit vin de loire appelé Muscadet,occupés à faire une partie de dominos. A ma vue ils me dirent: "tiens,voila la mine de THIERS qui déboule". Qelle surprise! Et quelle joie de se retrouver entre pays. L'un se prénommait Etienne, l'autre Alfred. Ils m'apprirent que le père jules et Antoine,encore au boulot, rentreraient plus tard. Je pris un siège et m'installais à leur table. L'un d'eux appela Mathilde,une dame d'un certain âge vêtue de sombre, un chigon mi-poivre, mi-sel dressé au milieu de la tête s'approcha de la table. Etienne fit les présentations en disant: "Encore un p'tit gars du Nord","voulez-vous,s'il vous plaît,nous remettre une fillette de muscadet et un verre pour notre ami". puis d'ajouter:"Tu vois Léonce, ici on ne boit plus de bière".

Mes camarades dormaient sur des matelas posés à terre dans une grande pièce située dans la cour; c'est là qu'ils m'installèrent, c'était le campus (sans puce). Nous prenions nos repas ensemble dans la petite salle de restaurant. Par la suite, n'ayant pas été embauché, j'aidais Mathilde à faire la cuisine, je dressais et débarrassais les tables.

Un jour,un side-car allemand, chargé de drapeaux avec croix gammée, s'arrêta face à la mairie. Un soldat en descendit et en fit installer un exemplaire sur le fronton. Nous sommes le 22 juin 1940. La France vient de signer l'armistice.

L'OCCUPATION

Cette fois, ça y est, nous sommes occupés par les armées allemandes. Après quelques jours, mes camarades repartirent dans le Nord. Moi je ne rentrai pas avec eux, je venais de trouvais une place de gardien de villa à Saint-Brevin les Pins, en bordure de l'océan. La villa appartenait au Docteur Dardelin, directeur du sanatorium de Mindin tout proche, qu'il fallait habiter, ouvrir et fermer les fenêtres pour montrer qu'elle était occupée. Il y installa sa plaque avec les honoraires de consultations, tout cela afin d'éviter la réquisition par les allemands de Ker Colette, c'était son nom, grande villa très confortable en bordure de mer. Une estafette du Sana m'apportait mes repas, je recevais et faisais patienter les malades. La consultation terminée le docteur prenait son peignoir de bain et je l'accompagnais sur la plage pour garder ses vêtements.

Je revois encore ce monsieur aux cheveux blancs partir à la brasse vers le large jusqu'à disparaître de ma vue. Après bien des inquiétudes, il revenait toujours d'une brasse longue et mesurée. C'est alors qu'il s'enveloppait dans son peignoir que je lui tendais du bout des bras et l'on rentrait à Ker Colette.

Il me fit creuser une piscine en forme de haricot, peut être pour me donner une occupation un peu plus physique? Un beau jour, deux dames d'une quarantaine d'années accompagnées d'une fillette s'installèrent à la villa, réfugiées elles aussi d'Evreux. C'etait deux soeurs, Fernande, accompagnée de sa fille Hugette, et Madeleine, les nièces du Docteur. Je venais de retrouver une famille.

Après un certain temps passé en leur compagnie, elles voulurent rentrer à Evreux. Madeleine, que tout le monde appelait Maude, possédait une voiture et me proposa de m'emmener, disant:"cela vous rapprochera de votre pays". j'acceptais avec joie et c'est en Matford que je partis un beau matin d'Août 1940 pour Evreux.

Ces deux dames avaient leur mari prisonnier. Fernande me présenta à ses beaux-parents Monsieur et Madame DUMONT qui possédaient un magasin de cycles. Et leur dit que je cherchais du travail. Monsieur DUMONT me demanda si je savais réparer les bicyclettes, je lui répondis:"oui et même très bien".Il m'embaucha de suite. Je trouvais chez eux le gîte et le couvert. Madame DUMONT, bonne cuisinière, me gâtait beaucoup.

Les cultivateurs des alentours venaient le jeudi au marché, ils déposaient leur bicyclette chez le père DUMONT. Un numéro sur le guidon, l'autre dans leur poche, ils me quittaient non sans m'avoir donné des instructions pour des réparations: un frein à celui-ci, un pneu à celui-là. Il ne me restait plus qu'à exécuter. Sur une fiche j'inscrivais les fournitures, le temps passé, puis la remettais à monsieur Dumont, toujours vêtu de sa longue blouse grise, assis à sa caisse dans le magasin. Ce personnage filiforme aux cheveux blancs pouvait avoir 75 ans, il me parlait souvent de Marcel, son fils marié à Fernande qui était prisonnier et que j'avais remplacé à l'atelier.

Le magasin voisin appartenait à Monsieur et Madame HEURTEAUX, diamantaires. Leur fils André, du même age que moi, devint mon copain. Le déjeuner terminé, nous allions prendre notre café calva (traditions normandes obligent) chez Ernest, au bistro du carrefour de la vierge; la partie de dominos elle aussi faisaient partie des habitudes.

Quelques Fridolins, boches ou encore Doryphores, attablés ou debout au comptoir, nous rappelaient que nous étions sous l'occupation. C'était beaucoup d'aviateurs de la LUFTWAFFE qui occupaient le terrain d'aviation d'EVREUX.

Déjà cinq mois que je travaillais pour le père DUMONT, André, que j'appelais comme tous ses copains Dédé, m'avait fait entrer dans l'équipe de foot. Le dimanche soir nous allions au cinéma. Malgré la présence de l'occupant, la vie s'écoulait normalement jusqu'au jour ou Monsieur HEURTEAUX nous fit savoir qu'il avait retenu une chambre pour nous deux dans un petit hôtel-restaurant situé à 10 km d'EVREUX à LA BONNEVILLE. Le patron, son ami restaurateur, s'appelait Monsieur PERRIER. Il nous installa dans un petit local dans la cour (because les occupants) et dit en nous quittant:"évitez de sortir dans le village, on parle beaucoup de S.T.O.(service de travail obligatoire)en Allemagne pour les jeunes de 18 à 20ans. Je viendrais bientôt vous chercher pour vous emmener en FRANCE-LIBRE)

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RECIT

DU JEUNE SERGENT NAVIGANT SEMAIL LEONCE

MITRAILLEUR-ARRIERE DE L'EQUIPAGE DU CAPITAINE COCHO.

LA CAMPAGNE DE TUNISIE

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Rassemblé au château de l'Empéri on nous habilla direction MARSEILLE au camp de transit de SAINTE-MARTHE dans l'attente d'un bateau. Chaque matin les gradés nous rassemblaient pour l'exercice. Enfin le jour de l'embarquement arriva. C'est dans un climat de tristesse que l'ont vit s'éloigner la FRANCE, regardant la Bonne Mère debout sur son clocher s'estomper à l'horizon. Je pensais à ma famille si loin et sans nouvelle de leur fils. A bord il y avait beaucoup de militaires de toutes armes. Les chéchias rouges côtoyaient les turbans kaki des tabors, les casquettes blanches des aviateurs et bien d'autres couvre-chefs. Les civils se trouvaient sur le pont des premières, à notre grande surprise, notre chanteur national Maurice CHEVALIER accompagné de Rina KETTY, nous rendirent visite. Applaudissements et devant notre insistance, Rina nous chanta sa chanson en vogue"j'attendrai ton retour" chanson de circonstance.

La traversée s'effectua sans problème. Les côtes d'Afrique furent bientôt visibles.Tout le monde était sur le pont, scrutant cette ligne de terre, pour moi inconnue. Puis ce fût TUNIS au fond du golfe du même nom. Les passagers civils étant descendus, les gradés nous passaient en inspection. Puis ce fût notre tour de débarquer et de défiler avec une chanson que nous avions répétée dont je me souviens encore de quelques paroles:"c'est nous les Africains qui venons de loin, nous venons en TUNISIE pour défendre le pays, nous avons laissé là-bas nos parents nos amis", chantée par une centaine d'hommes marchant au pas cadencé, superbement rangés, c'était impressionnant, certainement très touchant. De ci, de là, de bonnes vieilles mémés,comme la mienne,sortaient leur mouchoir pour essuyer une larme.La France, après sa dure défaite, avait besoin de redorer son blason. Le défilé terminé, nous montâmes alors dans le le petit train appelé le T.G.M qui longeait le golfe jusqu'à la ville de CARTHAGE, beaucoup moins rapide que le TGV, ce qui nous permettait d'admirer à loisir le beau paysage.

 

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EL AOUINA - 4 G.A.A. 1er ESCADRILLE - 14 JUILLET 1933

A la station EL AOUINA, tout le monde descendit et c'est au pas cadencé, le paquetage sur le dos, que l'on se rendit à la base aérienne. Des bâtiments neufs nous attendaient, bordés de grands eucalyptus sensés donner une fraîcheur toute relative. Nous étions vingt par chambrée. Toujours avec Dédé, on se précipita sur les deux premiers lits, celui d'angle près de la fenêtre ainsi que le suivant.

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EL AOUINA. BLOCH 200. N°47.  GROUPE 1/25

Les vêtements bien rangés en paquetage"au carré" sur une planche prévue à cet effet et OUF! on s'affala sur le lit; pas pour longtemps. Un gradé vint lire les affectations. Deux groupes se partagent la base: équipé de LEO 45. et le groupe de reconnaissance 2/33, équipé de bloch 174.

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(collection: Léonce SEMAIL)

Léo 45.du G.B.1/25

 

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Bloch MB 174

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BLOCH 174 du G.R. 2/33

Là encore la chance continuait d'être avec nous, Dédé et moi nous étions affectés dans le même groupe, le 2/33 dans la même escadrille le groupe était constitué de deux escadrilles. Lui à l'armurerie moi à la section photo commandée par l'Adjudant BADIE.

 

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Groupe de Reconnaissance 2/33 1er escadrille de la Hache, 4 février 1941 au centre de la photo le commandant ALIAS Cdt du 2/33.

(collection: Roger BOUFFARON)

Le lendemain un officier, le lieutenant DESRAMEAU, pilote à la 2ième escadrille, nous inspectait, demandant à chacun son pays d'origine. Arrivé à ma hauteur, au garde à vous, je répondis: " BRUAY-SUR-ESCAUT mon lieutenant". "Ah bon, je vous verrai tout à l'heure" et ce, pour me dire qu'il était lui aussi du Nord, de FRESNE-SUR-ESCAUT, le village voisin oi j'allais danser. Après avoir longuement parlé du pays, il me libéra en me disant de ne pas hésiter à le contacter en cas d'ennuis.

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BLOCH 174

Les journées commençaient toujours par le réveil au clairon. Rassemblement à 5 h30. En tenue de sport devant le hangar pour tout le personnel, navigants et non navigants. Départ pour un cross de 4 à 5 kms, ensuite culture physique au sol (méthode Hébert) puis direction les douches. Casse-croûte et répartition dans les services. La vraie vie d'escadrille.

A la section photo, j'appris à développer la pellicule longue de 20 mètres et large de 18 centimètres; à faire le tirage papier, les assemblages de photos aériennes sur papier Canson tendu sur table à dessin. Je vous fais grâce des détails. Après plusieurs mois de présence, un peloton pour obtenir le grade de Caporal commençait, j'en fus et j'obtins peu de temps après le grade de Caporal.

 

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POTEZ 540

Des cours clandestins de mitrailleur étaient organisés au sein du groupe de bombardement voisin, le 2/25. Bien entendu, je les suivais, nous avions tous envie de voler. Mon premier vol d'accoutumance fut sur le cercueil volant, ainsi appelé pour sa forme de fuselage. C'était le POTEZ 540, un bimoteur un peu poussif. Après un soupçon d'appréhension, ce qui me rappelait ma première descente à la mine, nous prîmes place à bord, les moteurs furent mis en marche, quel bruit !...; L'insonorisation était inexistante sur avion de guerre. Après le point fixe, on roula vers la piste d'envol, la tour de contrôle ayant donné l'autorisation de décollage. C'est dans le bruit étourdissant des moteurs en plein régime que l'avion s'éleva dans la "lumière" du ciel Tunisien, tout le contraire de la descente dans "l'ombre" de la mine. Ce fut un enchantement !...

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LEO. 45

La base défilait sous nos pieds, un virage à gauche nous permit de voir la ville de Tunis sous notre aile, sa longue avenue Jules Ferry, bordée d'arbres, traversant le coeur de la ville, sur laquelle, profitant de la fraîcheur du soir, beaucoup de Tunisiens aimaient faire de nombreux  allers retours. Le pilote mit le cap sur CARTHAGE, ville antique admirable vue du ciel, puis on rentra à la base. Je venais de prendre mon baptême de l'air.

Nous étions début novembre 1942, les troupes de l'Afriqua-Corps du Général ROMMEL bagarraient les Anglais du Général MONTGOMERY en LIBYE. Nous suivions avec intérêt les communiqués de la radio. Le patron fit mettre tous les véhicules de campagne en état,  toutes les archives étaient rangées dans des caisses, on sentait que quelques chose allait se passer.

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En effet, le 8 novembre 1942, le G.R. 2/33 recevait l'ordre de l'Etat-Major de TUNIS de faire mouvement sur DJEDEIDA. Nous étions de nouveau en guerre contre les nazis. Le 16 novembre 1942 sur BISKRA, le 25 novembre 1942 sur COLBERT. Je développais et tirais les premières photos du front prises par nos équipages. Courant janvier, le G.R. 2/33 était doté de LIGHTNING, avion monoplace américain bi fuselage, en remplacement des bloch 174.

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Antoine de Saint-Exupéry sur son LOCKHEED P.38 LIGHTNING est sur le point de décoller sur un de ses derniers vols.

Le Commandant Antoine de Saint-Exupéry pilote au groupe 2/33 a disparu le 31 juillet 1944.

Les navigateurs observateurs et les radios mitrailleurs, n'ayant plus de place à bord, étaient repartis dans des formations de bombardement. Pour ma part, ayant commencé des cours de mitrailleur en formation, je fus envoyé à l'école de tir aérien d'AGADIR ou je terminais major de promotion. Ensuite ce fut MARRAKECH.

LA CAMPAGNE DE GRANDE-BRETAGNE

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Equipage du Capitaine COCHO.

Nombre de missions:31+5 36 missions

date de la dernière mission: 13.03.1945

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Leonce SEMAIL.

L'école d'application terminée, je fus affecté en Grande-Bretagne. Mon copain Dédé fut affecté en Amérique. Rassemblés à ZERALDA, charmante station balnéaire à proximité d'ALGER, nous embarquons le 26 octobre 1943 sur un navire anglais en partance pour LIVERPOOL. La campagne de TUNISIE terminée, l'Armée du Général MONTGOMERY rentrait en Angleterre. Le convoi d'une bonne vingtaine de navires battant pavillon britannique se regroupa à GIBRALTAR, protégés par les navires de guerre. Cet impressionnant spectacle nous donnait un sentiment de sécurité. L'itinéraire nous fit passer au large des côtes du BRÉSIL, pour être hors du rayon d'action des avions de reconnaissance allemands basés dans l'Ouest de la France. Le premier souci du commandant était de nous faire faire des exercices d'évacuation, répétés chaque jour, jusqu'à obtenir le temps record. Que de bosses et de plaies après les précipitations dans les coursives, les échelles à grimper, pour enfin retrouver sur le pont ou il faisait bon sentir cet air marin que nous respirions avec délectation.

Tout le monde se demandait à quand l'arrivée? Enfin, un beau matin, dans un brouillard pas trop épais après 12 jours de mer, on vit la terre: c'était LIVERPOOL. Là encore une image ineffaçable dans ma mémoire. L'Angleterre recevant en musique ses Héros de l'Armée de MONTGOMERY. Quelle ovation!.... Tout ce monde sur le quai, espérant retrouver un proche. Les anglais étant débarqués, ce qui était normal, ce fut à notre tour de prendre pieds sur ALBION, non plus la perfide mais la très accueillante. J'ai pu en juger lors d'un trajet entre LIVERPOOL et WEST KERBY dans le petit train de banlieue; un monsieur m'interpella à la vue de mon insigne "FRENCH" sur la manche de mon "Battel Dress", il me dit: "Do you know armentière?" " Oh yes, it is my country" de lui répondre en anglais. C'est alors qu'il me raconta avoir été dans cette région en 1914/1918 et que les gens du Nord avaient été tellement gentils avec lui qu'il voulait en faire autant pour moi. Il fallait à tout prix que je descende avec lui à MORETON STATION pour me présenter à sa famille. Après les présentations, je prenais congé, non sans lui avoir promis que je viendrai le Week-end prochain. L'Acceuil ayant été très chaleureux, je me devais d'honorer son invitation.

C'est ainsi que je retrouvais une deuxième famille et pendant tout mon séjour en Grande-Bretagne je passais toutes mes permissions chez lui, six jours toutes les huit semaines en opérations. J'occupais la chambre de son fils qui était sur le front d'Italie. Je l'appelais DAD et son épouse MAM (chaque matin c'était Hello DAD - Hello MAM pour le bonjour).

MAM me préparait chaque matin les oeufs au bacon pour mon petit déjeuner, accompagné de la traditionnelle " cup of thé ". Puis j'accompagnais DAD lors des visites qu'il faisait à ses LANDRYS (laveries) dans LIVERPOOL, il en possédait trois. Il était fier de me présenter à son personnel.

Après la quarantaine sur la base de transit de la R.A.F. de WEST-KIRBY, mise à profit pour nous apprendre l'anglais par des méthodes qui nous permettaient de pouvoir nous faire comprendre dans un temps record, aidés en cela par les WAAF (Woman Auxiliaire Air force), l'école de mitrailleurs d'EVANTON m'attendait dans la course n°7. Anglais, Polonais, Canadiens, Australiens et Français, une quarantaine de personnes composait son effectif (classe un peu surchargée mais il fallait rapidement remplacer les équipages descendus).

Vol tous les jours avec caméra Gun et les chasseurs qu'il fallait prendre dans nos caméras. De véritables combats aériens restitués sur écran avec les chasseurs qui eux aussi étaient élèves ensuite. Restitution commentée par les vieux moniteurs bardés de décorations, ayant tous effectué d'opération. Petit à petit nos notes s'amélioraient. Il y avait intérêt à bien travailler car si à l'examen final nous n'obtenions pas la moyenne, nous étions versés dans les paras. Le stage terminé, il y avait une grande cérémonie de distribution des ailes que l'on nous remettait individuellement au garde a vous par le commandant de l'école afin de pouvoir les coudre et les porter avec fierté sur notre uniforme. Je fus reçu avant-dernier ouf ! Je n'était plus major de promo mais je les avais.

Un défilé au son des cornemuses(nous étions en Écosse)clôtura cette journée. Le lendemain je rejoignais l'O.T.U. (Opération Training Unit) de LOSSIEMOUTH au nord de l'Ecosse par 57°42 de latitude Nord, 3°15 de longitude Ouest. Sur cette base, les Français se retrouvaient pour former les équipages définitifs composés de 7 hommes: le pilote,le mécanicien, le navigateur, le bombardier, le radio, et les 2 mitrailleurs qui devaient alors apprendre à travailler ensemble.

 

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Nous étions sur WELLINGTON, un bombardier bimoteurs qui venait d'être remplacé en opérations par des quadrimoteurs HALIFAX et LANCASTER, après avoir été le bombardier N°1, il terminait honorablement sa vie en avion école. Avec en terminal des incursions sur le territoire ennemi pour tromper les radars et permettre à la force principale d'atteindre son objectif sans trop de pertes. Ces exercices de fin de stage étaient faits aussi pour aguerrir l'équipage, on les appelait exercices de diversion.

Le training dans la Royal Air Force était poussé à l'extrême, les examens purement aériens terminés, il fallait encore satisfaire aux examens de S.V.H. (Sauve Vie Humaine)pour lesquels on s'entraînait tous les jours. Il y avait le Dingy-Drill, l'évacuation-Drill, le parachute-Drill, le Battel-Drill et l'escape-Drill. Je vais vous décrire succinctement chaque exercice.

LE DINGY-DRILL se passait en piscine, entièrement équipés et les yeux bandés, il fallait nager une certaine distance et prendre place dans le Dingy, ce qui était pénible avec notre équipement et les objets que chacun était tenu d'emporter. Le premier dans le Dingy devait siffler à l'aide du sifflet à roulette que chacun portait au revers du battle-dress afin d'attirer les autres qui ne voyaient pas. Nous étions sensés être de nuit en pleine mer du Nord. Le HALIFAX en amerrissage forcé coulait en 50 secondes.

EVACUATION-DRILL Une vieille carcasse de HALIFAX dans un hangar servait pour cet exercice, il fallait donc sortir en moins de 50 secondes et prendre place dans le canot pneumatique sans avoir oublié les objets de survie, le cerf-volant, l'antenne qui si rattache, le moulin à café ainsi appelé pour sa forme, dont il fallait tourner la manivelle en permanence pour émettre un S.O.S., l'eau douce, la trousse médicale, les vivres concentrées logées dans une boîte étanche. Chaque membre d'équipage avait son objet à emporter.

LE PARACHUTE-DRILL Consistait à sauter d'une haute tour en parachute(un peu le saut à l'élastique de nos jours).

LE BATTLE-DRILL C'était surtout un genre de judo ou l'on apprenait à se débarrasser de l'agresseur en lui donnant la mort d'un geste précis et rapide.

L'ESCAPE-DRILL Le plus dur ! Supposés avoir été descendus en Allemagne, un autobus rideaux fermés nous larguait en territoire totalement inconnu avec pour seule indication: vous êtes au sud-est de la base, il vous faut y rentrer sans vous faire prendre par la police. C'est alors que l'on mettait en application tout ce que l'on avait appris en théorie: semer du poivre moulu pour brouiller notre piste, marcher la nuit en utilisant la boussole qui était faite de deux boutons cousus sur notre Battle-Dress, se nourrir des concentrés contenus dans l'escape box, boire l'eau des ornières stérilisée avec les cachets adoc. dormir le jour en principe dans les bois; c'est avec cet exercice que l'on comprenait combien il serait difficile de s'évader. Pour nous heureusement il y avait les avions au loin qui décollaient et atterrissaient, cela nous donnait une direction qui correspondait à celle de notre boussole, il ne restait plus qu'à marcher en évitant de se faire repérer.

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Après un tel entraînement, rien ne pouvait nous faire peur, on se sentait des surhommes. Enfin déclarés "feet" (aptes) pour les opérations, nous rejoignions après quelques jours de permission la base opérationnel d'ELVINGTON le 20 mai 1944. Entièrement réservée aux Français et située à 10 kilomètres à l'est de YORK , ell était l'une des 500 bases aériennes appartenant à la R.A.F. Trois pistes d'envol se croisaient, entourées d'une piste goudronnée donnant accès à des aires de ciment (les dispersals) ou les avions stationnaient, très distants les uns des autres.

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(L'OPS. N°15 JUILLET 1996)

Voilà pourquoi nous possédions presque tous une bicyclette, les plus argentés une automobile; moi j'avais une moto 500 culbuté de compétition très pratique pour se rendre à YORK au BETTY'S CAFE ou après avoir bu moult whiskys et guinesses, on allait danser au DEGREY'S ROOMS. Les FRENCHS BOYS avaient la cote dans leur uniforme bleu marine et galons dorés. Mais c'est surtout notre aile d'AIR GUNNER brodée de blanc sur notre veste qui les attirait.

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AIR GUNNER

De nombreuses questions pleuvaient alors, un bisou y mettait un terme et l'on repartait danser. j'avais pour camarades un Alsacien KANNENGIESER, mécanicien navigant, nous sortions toujours ensemble, il parlait anglais mieux que moi, il m'était utile quelques fois, surtout lors d'achats dans les magasins ou encore au restaurant.

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Équipage du Cpt. BRESSON du groupe" TUNISIE " abattu par la chasse sur le retour de la mission de MADGEBOURG , il est mort aux commandes de son avion en flammes.

Cpt. BRESSON (1er rang) 2ième à partir de la droite.

KANNENGIESER (2ième rang) 1er à partir de la droite.

Enfin les choses sérieuses allaient commencer. Mon pilote,le capitaine COCHO, suivi de tout son équipage, prenait le HALIFAX en main, plusieurs atterrissages sur 4, puis 3, puis 2 moteurs et nous voilà déclarés opérationnels.

Première mission sur rampe de lancement de V1 sur la côte Française, nous fausons connaissance pour la première fois avec la D.C.A. ennemie. Retour à la base sans être inquiétés par les chasseurs. Le débriefing, auquel assistait toujours le Révérend Père MEURISSE nous offrant verre de rhum et cigarettes, se terminant, nous prenons la direction du mess pour se restaurer.

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Le père MEURISSE

Après 4h10 de vol à 13000 pieds, l'estomac est dans les talons, le site et le lit enfin. Notre site, constitué d'un agglomérat de tonneaux en tôle ondulée, sans confort, pas d'eau, chauffage réduit à un poêle type GODIN, toiture perméable à la pluie et d'un accès difficile par des chemins boueux. Il fallait vraiment vouloir en découdre pour accepter cela. C'était en moyenne 3 kms qu'il fallait parcourir pour se rendre du site au mess et de là à son travail et ce quatre fois par jour. les vélos étaient très appréciés croyez moi.

Une deuxième mission dans la RUHR "The Happy Valley" ainsi appelé avec humour par les anglais à cause de la formidable densité de D.C.A. Dès que nous étions signalés, c'était un barrage de feu profond de plus de 40 km qu'il fallait traverser pour atteindre "The Targuet". Notre objectif qui était, ce soir-là, une usine de pétrole synthétique situé à WANNE-ECKEL

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(source: Impérial War Museum)

Touchés à plusieurs reprises, quelques éclats sans conséquence, nous rentrâmes après 5h05 de vol de nuit à 18000 pieds, c'était notre vrai baptême du feu,un succesfull pour notre deuxième mission. Comme chaque fois, débriefing, rhum,cigarettes, père MEURISSE, on regardait le numéro des avions non encore rentrés, puis le MESS, le site et le bon lit ou l'on s'affalait quelquefois tout habillés tellement était grande notre fatigue.

A bord le mot "ATTENTION" était formellement interdit, le patron estimait qu'il pouvait détourner la concentration dans le travail, au pire inquiéter l'équipage. Une amende d'une livre sterling sanctionnait la faute, versée dans une caisse noire, elle servait à payer les consommations lors des réunions d'équipage. Dans les commentaires des mitrailleurs, on disait directement "avion ennemi à 4 heures et au dessus", tout le monde à bord avait compris. Le navigateur rangeait ses crayons en prévision des futurs "CORKSCREWS" tire-bouchon en français. C'est la figure qu'exécute l'avion attaqué par un chasseur pour en gêner son tir.

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Dans la journée du 5 juin,le "TANNOY" annonça: "Attention, attention, repas à 20h25, briefing général à 22h40". L'objectif était une batterie de 155 située à la pointe du HOC près de GRANDCAMP-MAISY.

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A la pointe du HOC, les travaux de retranchement sont effectués immédiatement par les Américains sur les anciennes fortifications Allemandes.

(source: HISTORIA Magazine. N°68)

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Photo prise en 2008.

L'atmosphère du briefing était plus imposante, plus sérieuse. Nos officiers semblaient être dépositaires d'un lourd secret.

Le briefing s'acheva suivant les règles habituelles, les consignes de sécurité étaient appliquées par les sentinelles devant les cabines téléphoniques, empêchant toute communication avec l'extérieur, les poches étaient vidées dans un sac blanc ce qui serait remis à la famille, le tout rangé en bout de table. Tout ceci dans le cas d'un non retour.

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L'OPS. N°17 Décembre 1996.

Equipés de notre combinaison de vol, Mae-West et parachute, le car nous emmena au dispersal, décollage, bombardement avec une FLAK presque inexistante à 3h 30 et ce fut le retour.

Les nuages de la couche inférieure se résorbaient avec le jour. Alors apparut à mes yeux une armada de navires sur la Manche, c'était le débarquement tant attendu. Inutile de vous décrire la joie qui régnait à bord. Dans les jours qui suivirent cette journée historique du 6 juin 1944, plusieurs missions furent effectuées au profit des troupes au sol. Puis Caen, Falaise, le 11 Août 1944 bombardement de la gare de triage de Somain, chez moi dans le Nord. Croyez que le bombardier, le Lieutenant ROMANS étant lui aussi de la région, s'appliquait on ne peut mieux sur son viseur pour faire mouche en évitant les maisons. Cette mission nous avait beaucoup peinés.

Je ne vais pas vous conter toutes mes missions de guerre, sachez que j'en ai effectué 36 alors que tour d'opération était de 20 pour les Américains, 27 pour les Anglais. La pénurie d'équipages obligea le BOMBER COMMAND à allonger ce chiffre. Je vous en citerai trois seulement qui m'on beaucoup marqué.

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Sgt/C. ROCA. Pilote de l'équipage du Lt. HYENNE. Abattu la nuit du 4 novembre 1944 sur BOCHUM.

BOCHUM LE 3 NOVEMBRE 1944.

6h35 de vol de nuit à 5700 mètres d'altitude. Nous partons à 7 avions de mon escadrille, 2 seulement rentreront. La chasse ennemie, très active cette nuit là, nous avait touchés également mais sans gravité. c'est le lendemain au "living room", quel vide! 35 personnes en moins. j'avais perdu mon meilleur copain, le sergent/chef ROCA. Nous mîmes plusieurs jours pour accepter cette hécatombes.

HANOVRE LE 5 JANVIER 1945.

5h10 de vol de nuit à 17000 pieds. Un avion du groupe ne rentre pas. Dix minutes avant l'objectif notre avion est attaqué par un chasseur. L'ayant vu à temps, je déclenche les "CORKSCREWS" qui gênent le chasseur qui nous manque. Au moment ou le bombardier fait sa visée, un deuxième chasseur se présente assez loin. Je fais le commentaire habituel: (chasseur à 18h00 au -dessus, vient vers nous, pilote préparer "CORKSCREW" gauche). Je répète plusieurs fois corkscrew gauche, corskcrew gauche. Le navigateur devait,comme d'habitude, rassembler ses crayons. Le MESSERSCHMITT 109. grandissait dans mon collimateur à la bonne distance entre les deux repères. Je donne le GO pour "CORKSCREW" gauche. Le bombardier de son côté annonçait: " Bombes Gone" pendant que la bombe d'une tonne et les 900 bombes incendiaires commençait leur trajectoire. Le "H" du Capitaine COCHO sera encore attaqué 10 minutes après l'objectif, la vigilance de son mitrailleur-arrière, le sergent SEMAIL lui permet à nouveau de s'en tirer. Atterrissage, débriefing comme d'habitude, repas au Mess, le site du 346 squadron; le lit et la bonne nuit réparatrice, heureux de s'en tirer une fois de plus.

CHEMNITZ LE 14 FEVRIER 1945.

8h30 de vol de nuit à 20 000 pieds, soit 6 600 mètres d'altitude. Je dois dire ici que la température baisse régulièrement de 7°5 tous les 1000 mètres si l'isotherme zéro est au sol, mathématiquement il y a -49°5 à notre altitude. Imaginez un instant une personne dans sa boule de plexiglas appelée tourelle arrière, seule à l'extérieur de l'avion par une telle température dans un ciel zébré par les phares , ayant l'oeil sur l'extérieur et l'autre sur le débimètre d'oxygène, son mini manche à balai en main lui permet de tourner sa tourelle dans tous les sites et azimuts, le pouce sur le bouton prêt à actionner ses quatre mitrailleuses de calibre 7,7 tirant 1 200 coups minute, relié à son équipage uniquement par la radio de bord. Ceci dit, comme d'habitude, un chasseur ennemi de service ce jour là se présenta à bonne distance. Une bonne rafale de mes pétoires, il dégagea nous évitant ainsi le "CORDSCREW" de rigueur. A part cet intrus, le reste de la mission se déroula sans problème. Nous venons cette nuit là, avec 304 bombardiers, de porter aide aux troupes soviétiques engagées pas très loin. Onze avions sont du groupe "GUYENNE" qui enregistre à cette date sa millième sortie. Tous ces renseignements ont été recueillis dans le journal de marche du groupe "GUYENNE".

Pendant ces longues heures de solitude dans ma tourelle arrière de notre avion, il m'arrivait souvent de penser au pays, ainsi qu'à ma petite amie ADRIENNE qui, sous l'occupation dans le Nord de la France, entendait toutes les nuits le ronronnement ininterrompu des 500, quelquefois 800 avions passant au dessus de sa tête en direction de l'Allemagne nazie. Elle était loin de penser que son petit cavalier du bal de fresnes "cravatte à petit pois" comme elle le surnommait, était dans ces avions: elle ignorait, comme mes parents d'ailleurs, que parmi ce flot d'avions il y avait des quadrimoteurs aux cocardes tricolores portant la croix de Lorraine sur leur fuselage qui continuaient la guerre.

PUIS CE FUT WUPPERTAL LE 13 MARS 1945.

5h55 de vol, altitude 18 500 pieds. Ayant la suprématie de l'Air, les missions se faisaient maintenant de jour avec beaucoup moins de risque de collision. En rentrant dans le briefing room, qu'elle ne fut ma surprise de voir que le fil rouge tendu sur la carte d'Europe matérialisant la route à suivre jusque la "Targuet". L'objectif passait par mon petit village de BRUAY-SUR-ESCAUT. Nous étions le 13 Mars 1945, il venait d'être tout juste libéré. Sans perdre un instant, je rédigeais une lettre destinée à mes parents, un parachute fabriqué à la hâte avec mon mouchoir, un peu de leste fait de quelques bouts de ferraille récupérés par les mécaniciens de piste, le tour était joué, il n'y avait plus qu'à attendre la visée du bombardier et son GO pour lancer la missive de ma tourelle, que j'avais tournée dans le vide, en ouvrant la porte d'évacuation. Après une mise en direction comme pour un bombardement, ce fut le GO historique pour moi j'ai toujours chez moi en bonne place ce petit parachute improvisé.

J'ai appris par la suite que mes parents avaient reçu ma lettre 30 minutes après le largage. Ils étaient sans nouvelles depuis mon départ, presque 5 ans; le Nord classé en ZONE INTERDITE, les nouvelles ne parvenaient pas.

Le retour se faisait sans ennui, ELVINGTON  en vue, atterrissage, le Runn Way jusqu'au dispersal et là, quelle surprise..! L'AIR COMMODORE (Général de brigade) A. WALTER, Le Manchot, comme on l'appelait chez nous (il avait perdu un bras en opération), accompagné de mon bon copain KANNEN que l'on croyais disparu, deuxième surprise. Quand le Manchot se déplaçait, c'était pour annoncer lui-même (et il y tenait beaucoup) "vous avez terminé votre tour d'opération", félicitations et ambrassades. Pas besoin de vous décrire notre joie, je me jetais dans les bras de KANNEN, il m'expliqua qu'il s'était évadé d'Allemagne, avait rejoint l'Angleterre et qu'il avait profité de l'avion du Commodore pour rejoindre ELVINGTON, il tenait lui aussi à être présent pour l'évènement.

Inutile de vous préciser que le Whisky coula à flot dans le petit bistrot du village, la guerre était finie pour moi. Je rendais au magasin vêtements de vol, moumoute, bottes ect... Je revendais la moto à un copain et le 29 Mars 1945 je fus mis en route sur le dépôt des disponibles de MEUDON France, une permission de deux mois me fut accordée et je pris la direction du Nord.

CAZAUX-L'ALGERIE

Le 19 novembre 1948 je suis affecté à la base école de CAZAUX afin d'obtenir mon brevet de navigateur commandant d'avion.

De nouveau me voici élève et confronté chaque fin de semaine aux examinateurs. Tests écrits sur les matières enseignées, vols de jour, de nuit ou je retrouve dans mon sextant Bételgueuse, Véga la plus brillante, Uranus et les autres. La navigation astro m'interessait beaucoup mais allait peu nous servir dans nos missions de transport. Enfin c'était au programme, il fallait s'y plier. Après un an de bachotage, un examen final, réussite et affectation le 24 novembre 1949 au groupe de transport 1/62 en ALGERIE stationné sur la base de MAISON-BLANCHE. Je suis alors commandant d'avion en titre. Nos missions consistent à ravitailler en viande, légumes frais, fruits et courrier les postes les plus reculés au Sahara: SEBHA à la frontière Libyenne, FORT TRINQUET, TINDOUF et bien d'autres encore. Cette fois ma famille n'a pu me suivre à Alger, la séparation est bien dure à vivre. Affecté en INDOCHINE, je fus mis en permission du 8 Août 1950 au 20 septembre 1950.

LA CAMPAGNE D'INDOCHINE

Je rentrais en France et retrouvais ma petite fille qui avait augmenté d'une unité, une seconde petite fille prénomée Michele était née en mon absence. Je profitais à fond de ma famille sachant que j'allais partir pour l'INDOCHINE en guerre. Ce jour fatidique arriva et c'est dans les pleurs que l'on se séparait. Je pris la direction de MARSEILLE avec un précieux talisman fait d'une epaisse boucle de cheveux blonds de ma deuxième petite fille MICHELE que j'avais placée dans une pochette transparente et qui ne m'a jamais quitté pendant mes 296 MISSIONS de guerre. De temps en temps, dans les moments de cafard, je la regardais et mon imagination m'emmenait auprès d'elles.

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FELIX ROUSSEL

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On aperçoit sur le pont du paquebot les groupes de militaires probablement vers l'INDOCHINE.

Arrivé à MARSEILLE, je retrouvais le camp de Sainte Marthe, base de transit. Je fit la connaissance du Capitaine CHINE, du Lieutenant FILLETAS et nous embarquons sur le FELIX ROUSSEL, magnifique navire flambant neuf des Messageries Maritimes, effectuant son premier voyage publicitaire pour l'extrême-Orient avec à chaque escale réception  des notables qui rendaient l'invitation au Commandant, à laquelle il nous invitait tous les trois. C'est vous dire que la traversée (23 jours de mer) fut très agréable avec en plus les relations du Lieutenant FILLETAS, à savoir le premier Maître d'Hôtel des premières, le premier Barman des secondes et un troisième de ses copains qui lui n'avait pas eu d'avancement, il était resté garçon de cabine.

FIFI, comme il nous demandait de l'appeler, avait fait l'école des mousses de Saint-Mandrier sur Mer, près de toulon, il retrouvait à bord ses copains de promo ayant évolués au sein de la Marine Marchande alors que lui était passé dans l'Armée de l'Air.

Pas besoin de vous dire que le premier Maître d'Hôtel des 1er classes nous gâtais. Droit comme un I majuscule dans sa redingote en queue de pie, noeud papillon noir bien calé sur plastron blanc, serviette blanche savamment pliée sur l'avant bras gauche, la tête haute, il dirigeait d'un simple regard perçant ses serveurs. C'est de cette façon qu'il faisait rapidement remplacer les bouteilles vides de grand cru Pomerol, Saint-Emilion sur notre table occupée par le Capitaine CHINE, le Lieutenant FILLETAS, le Lieutenant SEMAIL et un aumônier de la Légion Etrangère dont j'ai oublié le nom. Quatre bons vivants qui arrivaient avec facilité déconcertante pendant le déjeuner et aussi le dîner à écluser chacun leur bouteille de Bordeaux.

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FRANCHE-COMTE

Enfin après vingt trois jours de mer, le FELIX ROUSSEL entre dans le port de SAÏGON, nous sommes le 15 Octobre 1950. J'arrive le 23 Octobre 1950 au groupe de transport 2/62 FRANCHE COMTE stationné sur le terrain de BACHMAÏ au NORD TONKIN.Sans perdre de temps, le patron m'envoie en double faire une évacuation sanitaire à LAO KAY situé sur la rivière Noire, à la frontière chinoise. A l'atterrissage, en bout de piste, des blessés sur civières attendent avec un groupe de tirailleurs marocains commandé par un sergent-chef français, tous vachement barbus, en piteux état et pour cause, ils viennent de passer presque deux mois en brousse chinoise pour rejoindre les troupes françaises. Ici je dois citer une anecdote surprenante: ce groupe d'une douzaine de personnes, heureux de se retrouver en territoire ami, arrosaient à leur façon cet évènement.

Pour ce faire, le sergent-chef, avisant une boite métallique ovale de grande capacité ayant contenu du corned-beef, encore imprégnée de graisse, la tendit à l'un de ses hommes en disant "Ahmed, trouve moi de l'eau". Ahmed, très consciencieusement plongea la boite dans une ornière proche, la remplit d'eau de pluie puis l'apporta à son chef. Celui-ci sortit de je ne sais ou une bouteille de Pernod qu'il vida entièrement dans la boite, mélangea le tout et la tenant entre ses deux mains me dit "à vous l'honneur mon lieutenant". En une fraction de seconde dans ma tête je me dis: " tu prends ou tu refuse? Toujours pour l'exemple, j'étais lieutenant, j'acceptais et je m'exécutais. Tenant ce récipient  à hauteur de la bouche, soufflant à pleines joues pour éloigner les fétus d'herbes sèches qui nageaient en surface, je bus une gorgée de ce breuvage puis je passais au sergent-chef qui goulûment avala de nombreuses gorgées, le passa ensuite à ses hommes qui burent à leur tour, tous marocains et croyez-moi, ce jour là Allah fut très tolérant.

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De gauche à droite:

Debout:

Léonce SEMAIL (Cdt d'avion), Noël MOTRONI, ??, ??, ??, ??.

Françis FERRENTI, ??.

(Source: François de PREMONT)

(collection: Leonce SEMAIL)

Leur chef m'expliqua que pour survivre ils se nourrissaient de pousses de bambou et buvaient l'eau récupérée dans les ornières, évitant les postes chinois, marchant la nuit, se cachant le jour. Pour ma première mission d'accoutumance, c'était pleinement réussi ! Le cérémonial de l'apéro terminé, on embarquait tout ce monde dans la JULIE (Junker 52) et décollage pour HANOÏ ou après 1h45 de vol, on se posait à BACHMAÏ, remerciements et adieux, je prenais congé de mes premiers passagers. Comme pour mes missions sur l'Allemagne, je ne citerai que les plus marquantes des 296 MISSIONS EXECUTEES EN INDOCHINE EN 18 MOIS.

Notre base située à 10 Kms au Nord de la ville d'HANOÏ était assez bien défendue; un réseau de frises barbelés de 10 mètres de largeur parsemé de ci de là de mine anti-personnel et de MIRADORS la ceinturait, complété par des câbles extrêmement tendus le long desquels, la nuit, des chiens genre berger allemand pouvaient en circuler. Ce qui n'empêcha les Viets de nous faire sauter trois avions en une nuit.

Une tour de contrôle judicieusement placée et une série de bâtiments abritaient le bureau des OPS avec la carte du Tonkin, son grand tableau noir et quelques sièges. La salle des parachutes, la salle de repos avec ses jeux (cartes, dominos, fléchettes). Les mess, les hangars de maintenance et les logements des sous-officiers. Pour les officiers, des villas réquisitionnées, dispersées au quatre coins de la ville, dans lesquelles nous nous installions par affinité avec une occupation de deux personnes par chambre.

Je partageais la mienne avec le lieutenant MARTIN Léon. Lorsque je pris possession de ma chambre, on me demanda: " voulez-vous un matelas de crin ou un tobler ? " "Qu'est-ce que vous entendez par tobler?" " C'est un matelas fait de gros bambous refendus, placés dans une très forte toile donnant l'aspect de plaques de chocolat tobler". Après l'avoir testé, ma préférence se porta sur le crin de beaucoup plus confortable. Une moustiquaire absolument indispensable complétait la literie.

Bombardements, parachutages, largages de parachutiste, évacuations sanitaires se succédaient avec très souvent plusieurs décollage par jour. A cette cadence, certains équipages épuisés étaient envoyés en repos à VATCHAÏ en baie d'Allongue. Ce fut notre cas, quel plaisir de pouvoir faire la grasse matinée.

Le repos terminé, je fais un transport HANOÏ-SAÏGON, 6h30 de vol. Arrivé à TON SONHUT, base militaire de Saîgon, Ho! Surprise, je suis accueilli par le Colonel COCHO, commandant la base, mon pilote de la Royale Air Force. Nous sommes tombés dans les bras l'un de l'autre et après une étreinte à en perdre le souffle, il me félicita pour mon grade, je lui retournais les miennes.

Mangeant à sa droite au Mess, il me présenta à ses adjoints et traditionnellement, la bouteille de champagne fut débouchée au coupe-coupe. Le lendemain, retour au Tonkin avec escale à DALAT pour embarquer deux équipages au repos.

29 Juin 1951, funeste journée. Notre commandant PAOLI, ancien du groupe Lorraine en Angleterre, commandant le groupe Franche-Comté, avec qui j'avais volé au Bourget en 1946, est touché par la D.C.A. Viet et pique vers le sol sans pouvoir redresser. Une boule de feu au sol et tout l'équipage y laissa sa vie. Mon ami, le lieutenant MARTIN, ailier droit du commandant est touché de plusieurs éclats.

Le 8 janvier 1952, évacuation sanitaire sur HOA-BINH. Je suis le premier avion à me poser, la base a été bombardé toute la nuit, un seul parking en bout de piste. Comme d'habitude, un nombre de brancards occupés par de grands blessés, d'autres assis attendent, c'est alors qu'un violent tir de mortiers nous tombe dessus. Je dis au mécanicien de mettre les moteurs en marche pendant qu'aidé du radio, nous chargeons les blessés rapidement en nous baissant à chaque explosion; les tirs se rapprochent de plus en plus, enfin le dernier blessé chargé on roule pour le décollage, heureux que la piste ne soit pas touchée. Je vois un deuxième avion en tour de piste, je l'appelle en VHF, pas de réponse, j'appelle l'Etat-Major et lui demande d'interdire tout atterrissage à HOA-BINH. Pendant que je prenais de l'altitude en vol circulaire pour sortir de la cuvette, je vois le deuxième avion se ranger au parking, à peine rangé les explosions au sol reprennent, une grosse boule de fumée noire monte vers le ciel. Les Viets ont fait mouche.

Le 11 Mars enfin ma 296 ème et dernière mission. Le 13 avril 1952 je quitte le Tonkin par avion d'Air France, mis en congé de fin de campagne du 15 avril 1952 au 25 juillet 1952. Je retrouve ma famille. La chance ma sauvé encore une fois, 4 nouvelles citations s'ajoutent à ma croix de guerre.

(source: DE L'OMBRE A LA LUMIERE Autobiographie de Léonce SEMAIL)

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L'EVACUATION 

LOBELLE PIERRE

Quelques mois avant son départ il assista au terrible bombardement d'ABBEVILLE du 10 mai et ensuite du 20 mai 1940

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Abbeville 20 mai 1940:

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Abbeville 20 mai 1940:

 

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Abbeville 20 mai 1940: soldats Allemands,panneaux route de Rouen/Dieppe.

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Abbeville 20 mai 1940: Palais de l'auto Renault Geudet Frères

Fevrier 1941 prévenu par une secrétaire de la Mairie d'Abbeville que je suis désigné en tête de liste pour partir en Allemagne, je décide immédiatement de partir en zone libre pour rejoindre une unité combattante.

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Abbeville, Paris, Tours, Cormery et Reignac, Loches, Chateauroux la Martinerie, Salon-de-Provence, Marseille St Marthe.

Partant d'Abbeville,Paris,et Tours, et de passer la ligne de démarcation entre Cormery et Reignac, a environ 34 km de Tours. En arrivant à Cormery, une dizaine de jeunes sont arrêtés par les gendarmes Allemands, devant moi.

Le patron du café de l'arrêt de bus me cache dans sa cuisine, en attendant l'arrivée du passeur, pour me rendre à Reignac et ensuite je suis caché dans une grange à Loches, un vehicule de la base Aérienne de Chateauroux la Martinerie, me transporte à la base. Après 4 à 5 jours, direction Marseille St Marthe, pour souscrire un engagement volontaire de 4 ans, au titre de la loi du 11.01.1941 en qualité de soldat de 2ième classe, à compter du 27.02.1941, pour la base Aérienne de Blida. Embarqué à Marseille. Débarqué le 24.06.1941. vient du centre d'instruction  de ZAGHOUAN- Affecté au groupe de reconnaissance 2/33. Pris en compte le 08.09.1941.

Le G.R.2/33 fait mouvement le 08.11.1942 sur DJEDEÏDA (TUNISIE) le 16.11.1942.sur BISKRA puis sur AIN BEÏDA le 21.11.1942. sur COLBERT (TC) le 05.01.1943 sur LAGHOUAT (sud Algérie) et passe le territoire sud Algérien a/c du 05.01.1943.

Affecté à la Compagnie de l'Air N°12 par note N° 1108/1B/du C FAA/ du 15.02.1943. R.D.C. du G.R.2/33 le 01.09.1943. Affecté D.P. BLIDA à compter du 01.05.1943. Rayé a la Compagnie N° 12 à/c du 01.05.1943. rentré à l'hopital, affecté 442.Affecté C.D.P. disponible. Affecté au CFPNA a CASABLANCA 02.09.1943. arr. ALGERIE. Rejoint le CFPNA le 16.09.1943. et pris en compte le 16.09.1943.

Petite anecdote conçernant son engagement a Sainte Marthe en 1941, par un Sergent/Chef. de la Légion Etrangère qui leur fit signé leur affectation pour la base de Blida pour une durée de 4 ans, leur disant que la guerre durerai encore au moins 4 ans, il n'avait pas tort. 

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Départ de Marseille direction Alger pour la base Aérienne de Blida, mais en cours de traversée contre-ordre direction Tunis. Sous-marin Italien en patrouille en mer Méditérrannée obligea le paquebot a se dérouter vers la tunisie. 

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Insigne du 2/33 a Tunis El-Aouina

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Avant son passage aux Groupes Lourds le 2ième classe LOBELLE fonction infirmier au 2/33, avec le Capitaine CANTONI. Qui deveindra le médecin de la base d'ELVINGTON

de gauche a droite:

N°1 Slt. HEURTEAU. Pilote de chasse touché en combat rentre a la base et s'écroule sur son manche.

N°2 LOBELLE Pierre. N°3 PAGES. mitrailleur du Colonel CITROËN du groupe "LORRAINE" F.A.F.L. N°4 PETSOUNIS. (assis)Legion étrangère non retenu dans l'Armée de l'Air. 

32366928

Mise en route sur l'Angleterre le 28.11.1943. et R.D.C. du CFEPN le dit pour Embarqué à Alger le 29.11.1943. Débarqué à LIVERPOOL le 10.12.1943. Nommé au grade de Caporal le 06.05.1944. par ON N°29 du 23.05.1944. nommé au grade de Sergent ON N°3 en date du 04.07.1944 à compter du 30.06.1944.

 

Embarquement à Alger Zéralda: le 28.11.1943 vers l'Angleterre sur le Scythia, arrivé a Liverpool après 15 jours de mer avec les sous-marins aux fesses. 

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CUNARD R.M.S. SCYTHIA  19.930 TONS. 

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Photo prise en 1945

Mitrailleur-arrière: Sgt. LOBELLE Pierre Equipage du S/Lt de MIRAS

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(collection: André HAUTOT)

R.A.F. FILEY. 23. I.T.W. "4 FLIGHT" 30 AVRIL 1944

Le Sgt. LOBELLE. Pierre. le premier a gauche au troisième rang

Affecté 20° O.T.U. à compter du 12.09.1944. Muté base 74 mis en route le 29.12.1944. Muté RUFFORTH 1643 CU le 07.02.1945.Muté ELVINGTON S.G.U 3/47 premiere. Escadre G.B. 1/25 le 27.03.1945. 

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INSIGNE 1/25 "TUNISIE"  

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 BREVET:MITRAILLEUR       

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WELLINGTON

20° O.T.U. 28.10.1944 WELLINGTON XLP 672

Sgt/C. COMTE

Une fin tragique, le Sgt/C COMTE avait la même chambre (tonneau) que le Sgt. LOBELLE et lors d'un retour de mission d'entrainement, en faisant le tour de l'avion, le pilote Sgt/COMTE est tué par l'hélice d'un des moteurs, il est 0h.30. Le Sgt LOBELLE le prit dans ses bras lui tenant la tête et lui disant tu vas t'en sortir COMTE tu vas t'en sortir, mais le Sgt/C COMTE lui répondit je suis foutu LOBELLE je suis foutu.

EQUIPAGE DU SOUS-LIEUTENANT de MIRAS

GROUPE 1/25 "TUNISIE" 

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de gauche a droite sur la photo:

Radio: Sgt. LETOUBLON.Mitrailleur-supérieur: Sgt. BERGES Pierre. Pilote: S/Lt de MIRAS. Navigateur: S/Lt. BLANCHIN. Bombardier: Sgt/C. BRUN. Mitrailleur-arrière: Sgt. LOBELLE Pierre. Mécanicien: Sgt. PICOT.

CITATIONS

Jeune équipage plein d'allant qui vient d'éffectuer plusieurs missions de bombardement de jour et de nuit sur des objectifs particulièrement défendus de l'Allemagne.Par sa maitrise et son calme, malgré une forte concentration de Flak, a obtenu d'excellents résultats en bombardants dans la nuit du 8 avril 1945 un objectif du nord de l'Allemagne défendu par une chasse active. Ordre n° 21 du 05.06.1945. n° 1736 (GB) Le Lt Colonel VENOT. Cdt. R.A.F. Station d'ELVINGTON Cité à l'ordre de la brigade Aérienne.

 

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ELVINGTON

De gauche a droite:

Mecanicien: Sgt. PICOT. Mitrailleur-supérieur: Sgt. BERGES. Mitrailleur-arrière: Sgt. LOBELLE. Pierre. Radio: Sgt. LETOUBLON. Navigateur.S/Lt. BLANCHIN. Bombardier.Sgt/C. BRUN.

Photo prise par le S/Lt de MIRAS. Pilote.

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Embarquement pour une mission de l'Equipage du Sous-Lieutenant de MIRAS

De gauche a droite:

Mitrailleur-supérieur: Sgt. BERGES. Radio: Sgt.LETOUBLON. Mécanicien: Sgt. PICOT. Navigateur: S/Lt. BLANCHIN. Mitrailleur-arrière: Sgt. LOBELLE. Bombardier: Sgt/C. BRUN.

Photo prise par le Pilote: S/Lt de MIRAS

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Le Mitrailleur-supérieur: Sgt. BERGES. dans la tourelle arrière du HALIFAX.

 

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En permission a Londres TRAFALGAR SQUARE en 1943

de gauche a droite:

N°1 ??. N°2 Mitrailleur-arrière: LOBELLE Pierre. N°3 Mitrailleur Aéro-naval: BIRIBI. N°4 Recherche sous-marine Aéro-naval: BEN SOUSSAN.

 

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Tour de controle de la base d'ELVINGTON le 20 octobre 1945. Avec une explosion de joie pour prendre la photo, on aperçoit en bas a gauche les quatre navigants de l'équipage du S/Lt de MIRAS. Mécanicien: Sgt. PICOT. Mitrailleur-supérieur: Sgt. BERGES. Mitrailleur-arrière: Sgt. LOBELLE. Pierre. Bombardier: Sgt/C. BRUN.

www.yorkshireairmuseum.co.uk

 

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DAILY EXPRESS

Elvington (Yorkshire) le 89 mai 1945 - Les Groupes Lourds ont fini leur beau travail. Nous avons essayé de faire quelque chose durant ce mois de guerre pour nous 5 missions... et une croix de guerre.

Dédicace de l'équipage.

(collection: Claude de MIRAS)

 

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RETOUR MERIGNAC G.B. 1/25 "TUNISIE"

Muté G.B. 1/25 à BA. MERIGNAC le 29.03.1945. Note n° 3710/ G.B. du 09.10.1945.

Rentrant d'Angleterre avec son unité par la voie des air - passe par changement de dénomination du G.B. 1 (Grande-Bretagne) à la 20e Escadre de bombardement lourd le 01.11.1945. MO. N° 7070/EMSA/1/0 DU 15.11.1945.

 

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(L'OPS N°12 OCTOBRE 1994)

Rengagé le 19.06.1946 pour six mois à terme résiliable à/C du 01.05.1946. En qualité de Sergent au titre du PN. A souscrit le 17.01.1947. devant le CO. de Bordeaux un rengagement résiliable de six mois au titre de la loi du 31.03.1928. pour servir comme Sergent dans le corps du PNNS à compter du 01.11.1946. Affecté service généraux de la 21e Escadre à/C du 27.02.1947.

Inscrit au tableau d'avancement année 1947 pour le grade de Sergent/chef (service général).Rengagé à l'intendance de l'air de Bordeaux le 01.05.1947. Pour un an à terme en qualité de Sergent du service général.

Nommé au grade de Sergent/Chef à/C du 01.03.1947. au titre du service général rengagé à l'intendence de l'air de Bordeaux le 17.03.1948. à compter du 01.05.1948.

Pour un an à titre fixe en qualité de Sergent/Chef. au titre du PNNS. service général - affecté à S/GMMTA (extrême-orient) via B.T.A. 247 Marseille par R.D.C. de la 21e EB  le 21.12.1948.

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Arrivé et pris en compte à la B.T.A. 247 Marseille le 12.11.1948. Embarqué sur S/S MARECHAL JOFFRE le 11.01.1949.

Une indication sur les photos on aperçoit les groupes de militaires sur le pont du paquebot vers l'INDOCHINE ???

 

 

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    MARECHAL JOFFRE

      MESSAGERIES MARITIMES

Débarqué à SAÏGON le 09.02.1949. Affecté C.A.A. 2/217 à/C du 12.01.1949. Affecté G.T. 2/244 Anjou par A.M. N°786/S/ G.M.M.T.A./1/du 15.02.1949. Arrivé et pris en compte au G.T. 2/64 ANJOU à/C du15.02.1949.

 

groupe anjou

Les Officiers du Groupe Anjou à Saïgon en 1949/1950, Tan Son Nhut.

(collection: André GUEDEZ)

De gauche à droite:

N°1 Georges MARTIN, N°2 Lt MONTARY, N°3, N°4 Lt LAGOUTTIERE, N°5, N°6, N°7, N°8 Lt LEGER, N°9, N°10, N°11, N°12, N°13 Lt DELMARES, N°14, N°15, N°16 Cdt GENTIL, commandant du Groupe Anjou, N°17 Cdt BECAM, commandant en second du Groupe Anjou, N°18 Cpt DEFENDI, N°19, N°20, N°21, N°22 Cpt DEUIL, N°23 Lt GUEDEZ, N°24 Lt CROZIAT, N°26, N°27, N°28 Lt DARRIBEHAUDE.

 

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2/64 ANJOU "FEU"

Fin 1947, après relève de la 2ième Escadre de Chasse par la 4ième fin novembre, les Forces Aériennes sont ainsi réparties : Au TONKIN: le Groupe de transport "Tonkin" Ju-52 et une escadrille de 8 Spits IX du Groupe LAFAYETTE. En ANNAM: 6 patrouilles, soit 12 Spits, des groupes LAFAYETTE et DAUPHINE. En COCHINCHINE: 12 Spits du DAUPHINE et les Groupes de Transport 1/64 "BEARN" et 2/64 "ANJOU".

Dés juillet 1949, des renforts furent acheminés. La 5ième Escadre de Chasse, Groupes I/5 et II/5, sur BELL-P63 KINGCOBRA, fait mouvement de Sidi-Ahmed (TUNISIE) par voie maritime à SAÏGON/TAN-SON-NHUT pour rejoindre HANOÏ en novembre. Le transport est renforcé par l'arrivée du II/62 "FRANCHE-COMTE" avec 20 TOUCANS. Arrive également en Novembre le G.C. II/6 NORMANDIE-NIEMEN et ses P.63 KINGCOBRA. Au 4ième trimestre 1949, l'aviation connut une activité considérable, malgré le mauvais temps, pour tenter de stopper l'offensive du VIETMINH au TONKIN ou de nombreux postes étaient encerclés (régions de LAÏ-CHAU, CAO-BANG, LAO-CAÏ, LANG-SON).

 

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Le Groupe Anjou Base de Saïgon, Tan Son Nhut, 1949/1950.

(collection: André GUEDEZ) 

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Affectation  groupe "ANJOU" Chef de garage exploitation.

Après les Groupes Lourds, l'Indochine Sgt/C. LOBELLE Pierre. à TAN-SON-NHUT la plaine des tombeaux Base de SAÏGON  au 2/64 ANJOU.

En Décembre 1954, l"ANJOU" reçoit la Fourragère de la Légion d'Honneur des mains du Général JOUHAUD.(Petite anecdote: le Général JOUHAUD était l'oncle de Jacques JOUHAUD. Mécanicien: "moteur""avion" sur la base d'ELVINGTON en Grande-Bretagne "voir récit dans la Mécanique à ELVINGTON". ) commandant l'Air Extrême Orient et du Colonel NICOT, Commandant le S/GMMTA, et la garde du drapeau de la 64 ième Escadre.

A partir de fin mai 1955, le 2/64 commence à faire mouvement sur blida, de nouveau par sections de 4 avions. La soute des "Nord" est remplie jusqu'au plafond, et nos camarades "rampants", promus au titre de "PAX" voyagent dans des conditions peu confortables.

C'est le 13 juillet 1955 que prend fin définitivement l'épopée Indochinoise de l"ANJOU". Le Nord 2501 numéro 27, décolle le dernier de Tan-Son-Nhût,piloté par votre serviteur Cpt. MAYET. Pierre. De nouvelles opérations se profilent à l'horizon.

(source: Ancien de l"ANJOU" 1948/49-1954/55 Capitaine.(ER) Pierre MAYET)

Admis dans le corps des sous-officiers de carrière à compter du 30.12.1949. Autorisé à prolonger son séjour colonial de 3 mois à compter du 10.02.1950.

Fin de séjour, muté au C.A.A. 217 (personnel transit) mis en route le 07.05.1950. Rayé des controles du G.T. 2/64 le 08.05.1950. Dirigé sur le G.M.M.T.A. Paris pris en compte au C.A. 217 à compter du 08.05.1950. Rapatrié par voie aérienne le 10.05.1950. Rayé des controles du C.A. 217 le 15.05.1950. Arrivé à Paris le 12.05.1950. Affecté Det Air 2/124 le 20.07.1950.

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Base de RABAT. Maroc

Sgt/C. LOBELLE. Pierre.  Cpt. ???  Sgt. DEFONTAINE.

Embarqué par voie Aérienne le 27.07.1950. Arrivé le 08.07.1950 à Air Maroc à RABAT. Affecté au B.A. 1/151. arrivé et pris en compte le 03.08.1950. Muté aux écoles Air Maroc à RABAT par AM. N° 6073/SPAA/2/ du 27.06.1950. Nommé au grade d'Adjudant à/C du 01.06.1951.

Affecté au groupe de chasse de nuit "LORRAINE". Rayé des controles du bataillon 1/151 le 01.08.1951. Arrivé et pris en compte au groupe de chasse de nuit 1/131 le 01.08.1951. Détaché au C.I.C.O.A. 930 Dijon pour suivre stage de controleur adjoint d'opération aérienne (B.S.) à mis en route par voie aérienne le 08.02.1952. Débarqué à Paris le dit jour stage terminé le 05.05.1952.

Rejoint le groupe de chasse de nuit 1/131 "LORRAINE" à Tours. A l'issue du mouvement de cette unité prévue par la D.M.N. Affecté 7° D.A. N°901 à Versailles. Mis en route et rayé des controles le 01.08.1952 du groupe de chasse 1/131 "LORRAINE".

 

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B.A. 922 DOULLENS ANNEE 1953.

De gauche a droite:

Adjt/C. BRAULT.  Sgt/C. HEZETTE.  ??.  ??. ??. ??. ??. ??. Adjt/C. LOBELLE Pierre. Lt. MORENVILLIER. Adjt. TROUILLEZ.  ??.

Arrivé à la station radar 12/901 DOULLENS le 01.08.1952.Pris en compte à la station à/C du 01.08.1952.

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B.A. 922. DOULLENS

De gauche a droite: a partir du haut.

Rang du haut.

Lt. SIRE. Adjt/C. LOBELLE.Pierre. Adjt. FORTIN. Sgt. BRIER. Sgt. FRANCOIS. Sgt. HOUDE. Sgt. LEFEBVRE. Sgt. LAGNY. Sgt.FERNAGUT. Sgt. NORMAND. Sgt. THOS. Sgt. DURAND

Rang du bas.

Sgt. DAVIAUD. Sgt/C. NIQUET. Sgt/C. LOMBARD. Sgt/C. DURAUDE. Sgt. COCAIGNE. Sgt. HAZARD. Sgt. MARION. Sgt. JANIN.

 

 

Reclassé automatiquement sous l'indice 32.17 à/C DU 01.01.1954. Passe par la réorganisation de la SMR/2/901/ à la BMR 20/901 à compter du 01.01.1954. Inscrit au tableau du concours pour la médaille militaire au titre de l'année 1955 par décision en date du 05.08.1955. Au titre de l'année 1955 par décision en date du 05.08.1955 de M. le Ministre de la défense Nationale et des F.A. Nommé au grade d'Adjudant/Chef à/C du 01.09.1955.

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Adjt/C. LOBELLE PIERRE porte drapeau de la base aérienne de DOULLENS.

Reclassé 72 00 à compter du 01.04.1958. Passe par changement de dénomination de la S.M.R. 20/911 du C.C.D. 20/911 à compter du 01.08.1958. Passe par réorganisation du C.C.D. 20/911 au C.C.D. 20/922 à compter du 01.04.1960.

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BASE AERIENNE DE DOULLENS

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B.A. 922 DOULLENS.

De dos le Capitaine LOBELLE. Cdt. MOEHRING. Col. GROUSSET. Major. HAZARD.

Passe par réorganisation  du C.C.D. 20/922 au C.D.C. 20/922 à compter du 01.10.1961.(par G.M.G. 40-922) passe par réorganisation du code de gestion 02 (2e R.A.) au code de gestion 40 (Cdt des bases de défenses aérienne à compter du 01.10.1961. 

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A droite signature du Colonel GROUSSET  ensuite GENERAL.

BASE AERIENNE DE DOULLENS

de gauche a droite sur la photo:

                Cdt. (R) SANSELME. Cpt. (R) LOBELLE. Pierre. Adjt. (R) DELBE. Cdt. RAGUET. Col. (R) CRINON. Major. (R) DURAUDE. S/Lt. (R) RIFFAULD. Major. HAZARD. Cdt. (R) LEPRETRE. Adjt/C. (R) RECOURA. Col. GROUSSET. (Cdt. de la base). Cdt. (R) MOEHRING. Col. (R) MARRIL. Major. LEBRETON. Major. (R) LOMBART. Adjt/C. (R) BACQUET.

Le colonel MARILL. Pilote de chasse au groupe 1/7 Bizerte Sidi-Hamed Cdt. de la base sur Dewoitine 520. 

     mes_images  mes_images

Mémoires du Général GROUSSET.

Inscrit au tableau d'avancement de l'année 1962 pour le grade de sous-Lieutenant d'actif corps des officiers des bases de l'air. Nommé au grade de sous-Lieutenant à compter du 01.04.1962. Corps des officiers des bases de l'air Affecté C.F.A.C.O.A. 00345 ETAMPES par message mis en route et rayé des controles du C.D.C. 20/922 DOULLENS le 12.06.1962.

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Base Aérienne:Centre de détection et de contrôle 5/922 DOULLENS

Définition héraldique:

"Chouette de sable et or,allumé de sinople empiétant de sa serre dextre un écusson d'azur".

Symbolisme de l'insigne: L'insigne du CDC de Doullens comprend les éléments symboliques suivants.

-Une chouette, oiseau de proie nocturne aux facultés visuelles exceptionnelles, évoquant les capacités étendues de surveillance du CDC.

- 3 serres or symbolisent les 3 escadres de défense aérienne (10e EC de Creil, 12e EC de Cambrai, 30e EC de Reims) dont le CDC contrôlent journellement les mouvements.

- La dernière serre noire représente la menace aérienne tentant de pénétrer l'espace aérien matériel par un simple écusson bleu.

- La disposition des 4 serres évoquent une interception d'aéronef hostile et, plus largement, la maitrise du ciel.

(source: Le S.H.D.)

Aprés 55 ans de surveillance de détection et de défense Aérienne le détachement Air (D.A.) 922 "RENE DOUMER" de DOULLENS (somme) à été dissous le samedi 1er juillet 2006.

 

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De gauche a droite:

Cpt. MOEHRING, Lt Casimir RUFFINEL, ??, Cpt. LEPRETRE, Cpt. LOBELLE Pierre, Col. GROUSSET (Cdt de la base de Doullens) Major. LEBRETON, Major. HAZARD.

Tous controleurs d'Opérations Aérienne.

Arrivé et pris en compte au CFACOA /345 (Administre par le C.A 2/251 Étampes le 12.06.1962. Nommé Lieutenant à compter du 01.04.1964. Corps des officiers de l'Air affecté au CDC 20/943 Nice M. et R. et rayé des contrôles du CFACOA 345 le 03.08.1964. Arrivé et pris en compte à la B.A. 943 le 03.08.1964. au CDC 05/943 le 03.08.1964. Nommé Capitaine le 01.07.1968.

 

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B.A. 943 Nice/Roquebrune.

 

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(collection: Ducastelle Philippe)

 

GRADES SUCCESSIFS

Entré au service comme - E.V. le 27.02.1941

Caporal:  06.05.1944 - ON N°29 du 23.05.1944

Sergent:  30.06.1944 - ON N°3 du 04.07.1944

Sergent-Chef:  01.03.1947 - JO N°210 du 06.09.1947

Adjudant:  01.06.1951 - JO N°144 du 20.06.1951

Adjudant-Chef:  01.09.1955 - JO N°220 du 20.06.1955

Sous-lieutenant:  01.04.1962 - JO N°90 du 14.04.1962

Lieutenant:  01.04.1964 - JO N°74 du 27.03.1964

Capitaine: 01.07.1968

Médaille militaire a compter 06.01.1956 JO du 08.01.1956

Croix de guerre avec étoile de bronze "en équipage"

Croix du combattant volontaire 39/45

Croix du combattant

Médaille commémorative des campagnes. (France, Afrique, Grande-Bretagne, Libération)

Médaille coloniale. (Extrême-Orient)

Stoppé dans l'avancement dans les réserves cause maladie contractée en service.

Six campagnes cinq années pour service aériens commandés

525,50h de vol.

22,50h de vol de guerre.

84h de nuit.

N° Carte R.A.F.  1250 FP 22979

Affectation Groupe "ANJOU"

Chef de garage exploitation.

 

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 L'Arc de Triomphe année:1986

Derrière de gauche a droite:

Mme LOBELLE, Mr LOBELLE (Equipage: DE MIRAS Tunisie), Mr Henry BOURGUND (Equipage: WELLARD Tunisie), Mr Jean BOGAERT (Equipage: WELLARD Tunisie), Mr BARROIS (Equipage: NOIROT Tunisie), Mr DESCOUSIS (Equipage: NOIROT Tunisie), Mme HABEZ, Mr PONCET (Equipage: PONCET Guyenne), Colonel DEMAZURE (Equipage: DEMAZURE Guyenne) Mme LACOUDANNE, Mr LACOUDANNE, Mr SICARD, Mr TIERCELIN.

Devant de gauche à droite:

Mr SUSBIELLE (Equipage: PELLISSIER Tunisie), Colonel BARTHELOT (Equipage: BRION Guyenne DCD. 26/07/1987), Mr RADOT, Mme LAROCHE, Mr LAROCHE, Général THIRY (Equipage: THIRY Guyenne), Général BOE (Equipage: DEMAZURE Guyenne), Mme BOE, Colonel PLAGNARD(Equipage: PLAGNARD Guyenne), Mme SICARD, Colonel NICAISE (Equipage: HUBERT Guyenne), Non identifié.

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(collection: Suzanne MEMIN)

 

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 Photo souvenir des anciens des Groupes Lourds au Mémorial de Grandcamp-Maisy.

De gauche a droite:

1/??.  2/ Col. BLANCHARD. 3/ Col. MEMIN. 4/ Cpt. LOBELLE Pierre. 5/ Adjt/C. MEMIN (frère du colonel MEMIN) equipage du Cpt. BRACHET. en retour de mission collision avec un HALIFAX reste a son poste de pilotage pour permettre a son équipage de sauté s'écrase au sol. 6/??. 7/ Col. AUNEAU. même parcours que le Capitaine LOBELLE. 8/ Adjt/C. CHARRIERE. avec ses décorations descendu en retour de mission par un J88 saute en parachute. 9/ ??.

 

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PORNIC LE11 NOVEMBRE 2007

 

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Remise de la médaille militaire

de gauche a droite:

Adjt/C. 1er Armée Campagne d'Italie et d'Allemagne. Indochine dans un régiment de Zouave. Cpt. LOBELLE. Pierre G.R. 2/33 EL AOUINA. 1/25 TUNISIE navigant sur HALIFAX Groupes Lourds. Indochine 2/64 ANJOU. titulaire de la Médaille militaire depuis plus de 50ans. Mr. QUETIN. 1er Armée de LATTRE de TASIGNY. Débarquement a Cavalaire, Campagne d'Italie, Monte casino.

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 Pornic le 11 novembre 2007

Médaille Militaire: Mr QUETIN. Cpt. LOBELLE Pierre.

 

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Pornic le 11/11/07.

De gauche à droite:

Porte drapeau des Médailles militaires de Pornic Mr Georges BERNARD Major Gendarmerie (ER), Capitaine: LOBELLE Pierre, Lieutenant JACQUET Sylvain Président des M.M. R. FOUGERAY A/C Coloniale, Mr BOENNEC Député-Maire de Pornic.

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A gauche le Capitaine LOBELLE Pierre lors du voyage à Elvington en 1989.

(collection: Nicole ROUSSEAU PAYEN)
 

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Commentaires
L
Merci de cette précision<br /> <br /> J. Lassaque
Répondre
L
Inconnu: je trouve ce blog vraiment émouvant. Merci à tous.
Répondre
L
Bonjour,<br /> <br /> Dans l'historique du Cne Lobelle figure en 1943 les mentions "Affecté DP Blida" puis "affecté CDP". Quelqu'un connaît-il la signification de ces sigles ?
Répondre
D
Petit fils du Lt.Colonel Roland DOYEN ,chef de l'unité française de l'armée d'Afrique,officier de la base d'aviation d'El-Aouina en 1926,en tant que Sergent Mécanicien au 4ème groupe d'Aviation,décoré de la légion d'honneur.
Répondre
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