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HALIFAX GROUPES LOURDS FRANCAIS SQUADRONS 346 et 347 R.A.F

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Pour le souvenir des Groupes Lourds Français squadrons 346 et 347 basés a ELVINGTON en Grande-Bretagne 1944/1945 - 2/23 "GUYENNE" 1/25 "TUNISIE"
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HALIFAX GROUPES LOURDS FRANCAIS SQUADRONS 346 et 347 R.A.F
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6 mai 2020

AVIS DE RECHERCHE concernant l'Adjt/C Pierre JANIN

AVIS DE RECHERCHE

Adjt/C Pierre JANIN

Olivier FUSY

Un membre de sa famille recherche des informations

sur l'adjudant-chef Pierre JANIN disparu le 2/11/1948

Pilote au G.M.M.T.A. 2/64 "Anjou"

(Groupe des Moyens Militaires de Transport Aérien)

sur C47 (S/N666) reliant la France à l'Indochine

et tombé à Srok de Krabor au Cambodge.

L'équipage:

- Pilote: Capitaine Albert GAUDON. 

- Mécanicien-navigant: Sergent Gilbert BURCHARD.

- Second-Pilote: Adjudant-Chef Pierre JANIN.

- Navigateur: Lieutenant Albert MONTAGNIER.

Liste des passagers:

- Lieutenant-colonel Maxime POSTAL (pour remplacer le Colonel DEMAZURE Robert, commandant du G.M.M.T.A.) Cdt d'avion au 2/23 Guyenne en Grande-Bretagne 44/45.

- Capitaine Gérard HURTAUD escadrille de liaison.

- Pilote: Lieutenant Roger HARDOUIN.

- Navigateur: Lieutenant Jacques DUCASSE du Groupe "Bretagne"

- Radio: Adjudant André Biraud.

- Le R.P. Charles JARSIGNON, aumônier catholique (pour remplacer le Père PRUDHOMME, aumônier des Forces Aériennes en campagne)

 

carte Scan (16)

 

- Béatrix de l'EPINE, convoyeuse de l'air.

 Récit du crash de l'avion

de Madame Germaine L'HERBIER-MONTAGNON

CARTE Scan (17)

CARTE Scan (18) 

GROUPES LOURDS ET LORRAINE EN INDOCHINE - HALIFAX GROUPES LOURDS FRANCAIS SQUADRONS 346 et 347 R.A.F

Une très belle photo du commandant BRION prise devant un Dakota, peut-être prise en Indochine? Quel groupe? (collection: Famille BRION) Les anciens des Groupes Lourds 1/25 Tunisie et 2/23 Guyenne (collection: Gilbert SALA) Aérodrome de Tan Son Nhut (collection: Gilbert SALA) ??, HOSSINE, Jean-Claude LAFFRAT.

http://halifax346et347.canalblog.com

CARTE Scan (19) 

CARTE Scan (20) 

CARTE Scan (21) 

CARTE Scan (22) 

CARTE Scan (23) 

CARTE Scan (24) 

CARTE Scan (25)

RECIT DU GENERAL RENE GENTY "GROUPE LORRAINE SQUADRON 342" - HALIFAX GROUPES LOURDS FRANCAIS SQUADRONS 346 et 347 R.A.F

J' ai acheté cette photo il y a quelques années sans avoir d'indications précises, et grace a mon avis de recherche j'ai retrouvé le Lieutenant René GENTY, du G.B. II/12 en 1940, et surtout le récit du Général René GENTY dans la revue ICARE N°176, une belle surprise. Avril 1945...

http://halifax346et347.canalblog.com

CARTE Scan (26)

CARTE Scan (27)

( Source: JUSQU'AU SACRIFICE de Germaine L'Herbier-Montagnon - en hommage à Béatrix de l'Epine)

TOURNON SAMEDI 11 NOVEMBRE 2013 HOMMAGE A MADAME GERMAINE L'HERBIER MONTAGNON - HALIFAX GROUPES LOURDS FRANCAIS SQUADRONS 346 et 347 R.A.F

A partir de ce lien vous aurez accès à l'ouvrage "Cap sans retour" de Madame Germaine L'Herbier Montagnon complètement numériser et mis en ligne par monsieur François-Xavier BIBERT http://www.bibert.fr/Germaine%20L'Herbier%20Montagnon.htm Samedi 11 novembre 2013 Cérémonie pour le souvenir de Madame Germaine L'Herbier Montagon Un excellent accueil de Monsieur le Maire de la commune de Tournon et des élus présents, présence du sous-préfet de Tournon.

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4 mai 2020

YORK PRESS - L'histoire incroyable du Halifax d'Andrew Wilson

L'histoire incroyable du Halifax d'Andrew Wilson

qui n'aurait jamais dû

rentrez chez lui.

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Lt Andrew Wilson au centre avec les survivants du Halifax endommagé qui a percuté celui du Cne Brachet.

Amazing true story of the Halifax bomber that should never have made it home...

Seventy-five years ago, ADAM W HUNTER'S bomber pilot grandfather Andrew Wilson guided his crippled Halifax bomber back home to safety after an appalling mid-air collision over France. Ahead of VE Day, Adam tells the story... My grandfather could not sleep on the night of Saturday January 13, 1945.

https://www.yorkpress.co.uk

(Source: Ian Reed)

carte Scan (14)

carte Scan (13)

Photo du nez de l'avion britannique du Lt Gibson qui est entré en collision avec l''avion du Cne Brachet.

carte Scan (15)

 

carte Scan (16)

(Source: Les Groupes Français de bombardement lourd en Grande-Bretagne 1943/1945. Mémoire des Groupes Lourds)

29 avril 2020

RAFA Sud-Ouest France - ROYAL AIR FORCES ASSOCIATION

RAFA Sud-Ouest France

ROYAL AIR FORCES ASSOCIATION.

7 février 2020

Soixante-quinze ans plus tard

Monument en souvenir du NA197 et NA260

Du Squadron 347.

CARTE Scan (4)

(Source: AIR Mail - ROYAL AIR FORCES ASSOCIATION)

 "Le 7 février 1945, le jour où les troupes alliées ont lancé l'offensive sur le Rhin, le bombardier Halifax NA197 du 347e escadron de la RAF s'est écrasé à 20h20 près du parc national de De Groote Peel à Asten-Heusden dans la région du Brabant Nord en Hollande. L'équipage français participait à un vol de bombardement sur Goch en Allemagne et a été abattu par un chasseur de nuit allemand. Trois des sept membres de l'équipage français ont été tués. Deux d'entre eux n'ont jamais été retrouvés car ils ont été perdus dans l'explosion de leur avion. La troisième victime n'a été retrouvée que quelques jours plus tard dans la réserve naturelle locale. La même nuit, mais seulement deux minutes plus tôt, dans les airs au-dessus du site de l'écrasement du NA197, le Halifax NA260 du 347e escadron de la RAF avait également été abattu par le même chasseur de nuit allemand. Ce Halifax, également piloté par un équipage français, a explosé en altitude et les débris ont atterri au-dessus d'une vaste zone. Six des sept membres de l'équipage ont été tués dans cet accident."

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"Soixante-quinze ans plus tard, le 7 février 2020, les braves équipages de ces deux bombardiers Halifax du 347e escadron français de la RAF basé à Elvington près de York ont été honorés par les habitants néerlandais d'Asten-Heusden. Un monument a été inauguré en leur honneur et à leur mémoire. Notre photo montre Paul Bogaert, membre de la branche RAFA Sud-Ouest France et aussi le président de "l'Association des A.A. des Groupes Lourds français de la RAF", dévoilant le monument de son drapeaux tricolore français. Il y a également eu un survol donné par un RAFALE de l'armée de l'air française de Saint-Dizier dans l'Est de la France. Plus de 500 personnes ont assisté à l'évènement avec des représentants des familles des équipages, de la RAF, de l'Armée de l'air française, de l'Armée de l'air néerlandaise, du sculpteur et bien sûr de toute l'équipe locale néerlandaise qui a fait en sorte que tout cela se réalise".

(Traduction: Terry DENNETT - Secretary Sud-Ouest Branch)

LE 7 FEVRIER 2020 INAUGURATION A ASTEN-HEUSDEN D'UNE STELE COMMEMORANT LE CRASH DU NA197 ET NA260 - HALIFAX GROUPES LOURDS FRANCAIS SQUADRONS 346 et 347 R.A.F

inauguration d'une stèle à Aste-Heusden des deux équipages du Tunisie le NA 197 du lieutenant PELLIOT NA 260 du capitaine STANISLAS qui ont été abattus au-dessus de Peel la nuit du 7/8 février 1945. Neuf des quartorze membres d'équipage sont morts. Double crash, un mystère international à De Peel.

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22 avril 2020

UN ANCIEN NOUS A QUITTES Alfred PENDARIES

Un ancien nous a quittés.

Alfred PENDARIES

Squadron 346 - 2/23 Guyenne

Mitrailleur-supérieur de l'équipage du Lt NEUFINCK

Alfred PANDARIES IMG_0851 (4)

(collection: Famille Pendariès)

A droite le Sgt Alfred Pendariès avec son meilleur ami.

Né le 18 avril 1924 à Rullac St Cyr dans l'Aveyron décédé le 12 avril 2020, il s'était engagé le jour de ses 18 ans, il a toujours été fier d'avoir combattu auprès de la R.A.F. et il me confiait très souvent que son meilleur souvenir de toute sa vie était cette période passée à Elvington. Ses yeux pétillaient lorsqu'il parlait du Halifax, il a toujours véhiculé le message de paix et de liberté qui lui était si cher.

(Source: Sandrine Pendariès)

Alfred PANDARIES IMG_0851 (1) 

(collection: Famille Pendariès) 

Photo prise le 24 mars 1945.

EQUIPAGE DU Lt NEUFINCK.

Pilote: Sgt/Chef JOMARD Emile - Navigateur: Lt NEUFINCK Jean - Bombardier: Lt DESPOSITO Roger - Radio: Sgt MONNIER Elie - Mécanicien: Sgt SAUVAGE Guy - Mitrailleur-supérieur: Sgt PENDARIES Alfred - Mtrailleur-arrière: Sgt YVETOT André.

Alfred PENDARIES deuxième à partir de la gauche.

Au dos de la photo il avait écrit: " Souvenir de mon ancien équipage en Angleterre, Mars 1945. Ce doux souvenir de camaraderie ne me quittera jamais. Dans la tourmente nous avons toujours vécu comme des vrais Français".

Je présente mes plus sincères condoléances à la famille.

Ducastelle Philippe.

2 mars 2020

CEREMONIE DE COMMEMORATION DU CRASH DU HALIFAX NA166-J DU Lt PONCET (Le cérémonie sera reportée à une date ultérieure)

La Commémoration pour le 75ème anniversaire de l'accident du Halifax NA166-J du Lt PONCET à Genk (Bokrijk) prévue pour demain le samedi 14 mars 2020, n'aura pas lieu due aux mesures prises par le gouvernement belge pour maîtriser le coronavirus.

La cérémonie sera reportée à une date ultérieure.

Jan Zoons pour BeWOOG.

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Samedi 14 mars 2020

Cérémonie commémorant le 75ème anniversaire

du crash du Halifax NA166-J

au Berenbroekstraat à Genk - Bokrijk

du Lt PONCET

2/23 Guyenne - Squadron 346.

Mission du 15/16.3.1945 - Objectif Hagen en Belgique. 

- Le 15, l'objectif est Hagen où se retranche une concentration de troupes ennemies, une très bonne visibilité va permettre un bombardement des plus efficaces. Ils occasionne de tels dégâts à la ville que les autorités locales pensent, ce qu'elles consignent dans leurs rapports, avoir été attaquées par au moins 800 appareils alors que 267 seulement vont y participer. Treize équipages du "Guyenne" et onze du "Tunisie" sont sous les ordres et décollent dès 16h51.

La mission va être dure car, si les conditions atmosphériques sont un avantage pour les assaillants, elles le sont également pour la chasse de nuit allemandes et les défenses terrestres. Les pertes vont s'élever à 6 Lancaster et 4 Halifax.

La concentration du bombardement, qui s'effectue entre 20h30 et 20h37 pour les deux Squadrons, fait d'énormes dégâts au centre et dans les quartiers situés à l'est de la ville et il sera dénombré de nombreuses victimes. Au cours du raid le NA564/P du Lt FLURIN est attaqué plusieurs fois par un chasseur de nuit mais les actions évasives de son pilote, le S/Lt BERTRANDE, le sortent de cette désagréable situation.

Le Lt PONCET NA166/J n'a pas la même chance. Au retour et alors qu'il pénètre, vers 21 heures, en Belgique dans la région de Hasselt à l'ouest de Maastricht, il est attaqué et est durement touché par un chasseur de nuit. Le Halifax prend feu et explose dans les instants qui suivent. Son agresseur est le Hauptmann Gerhard Raht du Stab/NJG2 qui vient ainsi de remporter sa 55e victoire, il revendique d'ailleurs pour cette nuit pas moins de cinq quadrimoteurs abattus.

(Source: Les Français dans le Bomber Command - Guy Fruchart)

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La Stèle en souvenir de l'équipage.

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Programme de la cérémonie.

- 13h30: Départ de la brasserie Trobbianis's place, Hasseltweg 475, GENK

- 13h50: Arrivée à la stèle mémorial (Berenbroekstraat 124)

- 14h00: Le maître de cérémonie Eric Nassen acceuille les invités

- 14h05: Introduction par M. Jan ZOONS, président de BeWOOG.

- 14h20: Les parents français des aviateurs concernés témoignent:

1. Mme Poncet 2. Mme Massain (pour le pilote Louis Lourdaux)

- 14h40: Discours par le maire de Genk, Wim Dries.

- 14h50: Discours de Son Excellence Mme Hélène FARNAUD-DEFROMONT, ambassadrice de France en Belgique.

- 15h00: Poème en français et en néerlandais par des élèves de l'école de base 'Sterrenrijk' en l'institut St Joseph de Bokrijk.

- 15h10: La Marseillaise et la Brabançonne par Mme Rita Ponsaerts sur saxophone soprane.

- 15h15: Dépôt de fleurs par Mme l'Ambassadrice, par le maire de Genk, par le commandant militaire de la province du Limbourg et par les enfants présents.

- 15h45: Réception à la brasserie Trobbiani's place, Hasseltweg 475, Genk (jusqu'à 17h00)

(Source: Jan ZOONS, président de BeWOOG)

23 février 2020

AVIS DE RECHERCHE DE LA FAMILLE PROCTER

AVIS DE RECHERCHE DE LA FAMILLE PROCTER
AVIS DE RECHERCHE concernant l'Handley Page Hampden AD839-VN de l'équipage du Sgt Pilote John GORDON PROCTER (connu sous le nom de Gordon) Pilote: Sgt John Gordon Porcter, du 50e Squadron Tué au combat le 30 août 1941 à l'âge de 26 ans. Mission: Les quais...
23 février 2020

PROJET D'UNE STELE F.A.F.L. 2020 AU TREPORT

Report de l'inauguration en 2021

La date du samedi 12 juin 2021, proche de l'anniversaire de l'appel du 18 juin devrait être celle qui sera retenue.

Frédéric Bentley.

Président de l'Association - AM-FAFL.

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PROJET D'UNE STELE 

F.A.F.L

AU TREPORT

A la mémoire de 121 aviateurs des

Forces Aériennes Françaises Libres

portés disparus "Morts pour la France"

sans que l'on n'ait pu retrouver leurs corps.

STELE_FAFL_le_Tr_port___le_projet_2020

carte Scan (710)

carte Scan (711)

(Source: Association pour la Mémoire des Forces Aériennes Françaises Libres - contact: Frédéric Bentley: AMFAFL.contact@gmail.com)

Pour l'hébergement

cliquer sur le lien suivant:

H_bergement_LE_TREPORT

14 février 2020

A PROPOS DU RETOUR D'UN RAID

Au cours d'un raid sur Bochum

5 avions sur 16 du Groupe 2/23 Guyenne

ont été portés disparus.

par Gaudens RAVOTTI (Navigateur du Cpt ROY)

Chevalier de la Légion d'Honneur

Croix de guerre

Distinguish Flying Cross.

- " Allo ! Commandant la base nous donne l'ordre de nous poser à Pocklington" dit le radio de sa voix neutre.

Le radio était  un méridional passif et glacial que rien, pas même les plus beaux feux d'artifice tirés en notre honneur, ne pouvait émouvoir, sauf cependant les ennuis qu'il pouvait avoir avec  "sa mécanique". Dans ce cas, il lui parlait d'abord comme à  un enfant, en la raisonnant, en lui montrant l'inutilité de son entêtement stupide. Si ce moyen n'aboutissait à aucun résultat, son ton montait et s'enflait jusqu'à devenir celui de l'invective et cette lutte de la raison contre la matière mal domestiquée par la raison était épique et ne manquait pas de grandeur. Je dois ajouter d'ailleurs  qu'il connaissait admirablement son métier et qu'il est toujours sorti vainqueur de la lutte pourtant inégale dès le principe. Cependant, cette attitude nous avait toujours paru étrange  et dès notre entraînement, nous avions acquis la certitude que notre radio était inconscient des dangers que nous courrions du seul fait des conditions atmosphériques de la Grande-Bretagne où la brume sournoise, le gel perfide et le givrage soudain sont les plus intimes compagnons des aviateurs perdus dans un ciel maléfique.

Cette idée s'était trouvée confirmée dès le retour de notre première mission de guerre. Une terrible et soudaine collision survenue dans la crasse au-dessus  de notre propre terrain avait désemparé notre avion qui vibrait à voler en éclats et mis le feu  aux deux moteurs gauches. Si les vibrations ne démantibulaient pas notre appareil, le feu allait dans peu de secondes le faire exploser. Il devenait  nécessaire d'évacuer par parachute et vite! La règle d'évacuation par parachute n'imporsait de sauter avant le radio, en raison de la disposition de nos places respectives dans la carlingue, mais je devait m'assurer que le radio avait compris l'ordre de sauter et qu'il était en état de s'y conformer. Lorsque je me penchais vers sa place , au lieu de le trouver fébrile et anxieux, je le trouvais confortablement carré dans siège, le coude sur sa tablette, la tête sur sa main gauche, son éternel sourire aux lèvres et le regard vague, perdu dans un nirvana peuplé sans doute de selfs, de valves, de condensateurs et autres appareils de radio.

 

DABADIE 39313414

Halifax III - NA121 du Lt DABADIE.

-" Le Halifax du lieutenant Dabadie est attaqué par-dessous. Le feu se déclare immédiatement au moteur intérieur gauche. Le lieutenant Dabadie appelle le pilote, l'adjudant Guise, qui ne répond pas, probablement tué par la rafale. Dabadie donne alors l'ordre de sauter. Il ouvre la trappe d'évacuation avant, mais celle-ci se coince. Dabadie et le bombardier, le lieutenant Ponthuau, sont enfermés dans la partie avant de la carlingue. Le radio, le sergent-chef Alavoine, s'approche de la trappe. Dabadie lui fait signe de sauter et Alavoine évacue après avoir jeté un coup d'oeil vers l'arrière et vu le mécanicien, le sergent Lelong, tenter de mettre son parachute dans la fumée épaisse. Pendant ce temps, le mitrailleur supérieur, le sergent Vautard ouvre la porte arrière et se précipite dans le vide. L'avion tombe à Hückelhoven (20 km N.O. de Cologne). Ils seront les deux seuls rescapés. Dabadie et Guise ont été inhumés au cimetière de Hückelhoven. Les trois autres corps n'ont pas été retrouvés."

Pourtant, nous nous trompions et notre erreur dont nous ne sommes revenus que par un hasard qui lui a sauvé la vie, était d'une telle injustice  à son égard que, par pudeur, les autres membres de l'équipage n'en ont jamais parlé entre eux par la suite. Il nous restait encore à faire cinq ou six missions avant de profiter du repos de six mois imposé à tout le personnel de la R.A.F. et notre malheureux radio dépérissait à vue d'oeil,jusqu'au jour où l'un de nous s'est à l'interroger sur son état de santé. Ses réticences immédiates ont fait que ce qui n'aurait dû être qu'un entretien est vite devenu un interrogatoire. Somme de répondre , il avoua...Il avoua que ses poumons brûlés par l'oxygène nécessaire à chaque raid, le faisaient terriblement souffrir... Il avoua qu'il avait déjà, à de nombreuses reprises, craché du sang. Il avoua qu'il n'avait pas consulté le médecin du groupe, sûr qu'il était d'être interdit de vol et d'être contraint d'abandonner "l'équipage".

Cet équipage de Halifax! Mon équipage! Il était composé de sept hommes que rien ne hait, origine, formation, caractère, aspirations...Tout était à l'opposé. Et pourtant, je ne peux me défendre d'y penser sans une très vive et très spéciales émotion malgré les altercations violentes, passionnées même, qui nous ont dressés les uns contre les autres à certains moments. Mais, maintenant, avec le recul, le calme d'une paix reconquise, je pense que nos nerfs ébranlés par un travail inhumain sont les seuls responsables de cette division apparente que réelle. 

Le commandement de l'avion était au bombardier. Les équipages français n'avaient pas voulu se soumettre à la règle adopté par la R.A.F. en temps de guerre qui voulaient que le pilote soit commandant d'avion. Nous avions donc importé la vieille règle française qui veut que le commandant du bord soit celui qui, ayant le plus d'expérience aérienne, est le titulaire du plus ancien brevet de commandant d'avion. Nous étions deux à être titulaires de ce brevet et, sans conteste, les qualités de calme et de sang-froid qu'il a révélées dans diverses circonstances faisaient du bombardier le chef incontesté de cette unité riche de sept hommes , lourde de trente tonnes, puissante de 7200CV.

équipage-Henri-Martin-lieutenant-Hyenne

Halifax III - NA546 du Lt HYENNE.

-" De toutes les nuits vécues par les groupes lourds, celle du 4 au 5 novembre 1944 au cours de laquelle 5 équipages du groupe Guyenne sur les 16 engagés furent abattus par la chasse de nuit allemande est certainement la plus tragique. L'équipage du lieutenant Hyenne est abattu à Dashausen. Les 7 membres de l'équipage sont tués. Ils ont été inhumés au cimetière civil du champ de course à Dortmund (Ruhr) le 11 novembre 1944."

C'était un poète égaré dans l'armée (1), Toute l'aviation le connaît pour ses oeuvres, et si certains critiquent sa prose, pas un n'ose sourire pour ses "Prières pour les pilotes oubliés". C'était un poète, et lorsque nous nous rompions aux exercices de navigation astronomiques, il était bien plus séduit par le merveilleux des étoiles et par leurs noms évoquateurs que par la froide utilisation scientifique que j'entendais en fairepour fixer ma position sur la route... ou ailleurs. Si je lui demandais l'heure locale angulaire par rapport au point gama de Bételgeuse ou de Rigel du Baudrier d'Orion, il rêvait de poésie de ces mots sonores venus des légendes les plus anciennes et se moquait pas mal de mon besoin urgent pour la tenue de la route dont j'avais la responsabilité. Il en était de même avec les instruments radar dont nous pouvions nous servir, ces instruments mystérieux, son noms, de crainte qu'on n'en parle, et qui donnaient sur des écrans fluorescents des courbes harmonieuses et mouvantes ou encore un rayon lumineux tournant d'un mouvement désespérément monotone. Si je lui disais: "Gardez-moi ces signaux, ne les laissez pas filer". Il me répondait d'un ton de reproche, parce que je l'empêchais de jouir de la beauté des formes qui se seraient développées et sans cesse renouvelées sous ses yeux": "Bien ! je fais le gardeur de vaches vertes."

-(1) Jules ROY.

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Equipage du Cpt Jules ROY. Halifax III - MZ709.

De gauche à droite:

Bombardier: Cpt Jules ROY (Cdt d'avion). Pilote: Lt GRONIER. Navigateur: Lt RAVOTTI-GAUDENS J. Mécanicien: Adjt KOPP. Radio: Sgt DURAN. Mitrailleur-supérieur: Sgt/C KERGRENE. Mitrailleur-arrière: Adjt MOT.

(collection: Jean-Louis ROY)

Pour ces raisons, j'avais pris l'habitude de faire mon travail seul, et il m'en avait un certain gré. Je le laissais donc rêver tant qu'il n'y avait pas de danger, sûr de le retrouver vigilant, même téméraire, dès que le besoin s'en ferait sentir. Dans son désir de faire la guerre, il avait accepté, malgré son âge qui eût  dû l'en dispenser, un travail de bombardier qui, chez nous, était un peu considéré comme un travail subalterne. Il n'avait pas trouvé dans les équipages une place vacante de pilote, ce qui, en France, est considéré comme le seul emploi digne de considération dans l'aviation; et je crois qu'il était un peu paresseux pour chercher un emploi de navigateur. comme nous avions coutume de le dire par boutade: l'intellectuel de l'équipage.

Le bombardier avait, sur un chapitre au moins, un concurrent à bord, c'était le Pilote. Ancien élève de Centrale, il était d'une distraction qui parfois aurait pu s'avérer dangereuse et, d'un accord tacite, nous nous appliquions tous à le surveiller. Il réalisait cependant ce paradoxe  d'être tout à la fois distrait et le pilote le plus sûr que j'ai jamais vu. Sa distraction procédait de son admiration de la nature et des spectacles inoubliables que certaines nuits les habitants de la Ruhr ou d'ailleurs nous offraient sans compter à la dépense. Responsable d'un voyage qui aurait dû s'accomplir sans la moindre erreur ni dans la route ni dans l'horaire imposé, je suppliais parfois de porter un peu plus d'attention dans la tenue du cap et il répondait souvent ce qui selon mon humeur du jour me désarmait ou me portait au comble de la fureur: "Si vous saviez ce que c'est beau !"

 

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Halifax III -NR181 - du Cpt BARON.

- " Dans la nuit du 4 au 5 novembre 1944 le Halifax du capitaine Baron est attaqué par un chasseur de nuit au retour de mission. Trois membres de l'équipage sautent en parachute et sont sains et saufs. Les quatre autres périssent dans l'avion qui s'écrase à 15 miles nord-est de Vandelindoven. Au cours de ce raid , le lieutenant-colonel Dagan de l'Etat-major de Londres avait tenu à effectuer une mission de guerre afin de se rendre compte de visu des difficultés afférentes. Cette nuit-là, il occupait la place de deuxième pilote. Lui aussi trouve la mort dans l'accident. Les cinq tués ont été inhumés au cimetière de Norf."

Nous formions à nous trois l'état-major et la troupe était constituée par quatre sous-officiers dont le radio était un des spécimens disparates. Le mécanicien. Lorrain bougon, têtu et fort comme un Turc, n'avait qu'une idée: se plaindre de tout comme si tout était dirigé contre lui. Comme Lorrain, il avait changer de nom pour le cas où il tomberait entre les mains de l'ennemi et pour qu'aucune représailles ne puisse être exercée contre sa famille. Il avait choisi le nom original de Leblond qui rappelait l'or de ses cheveux, et il nous avait demandé de ne l'appeler à l'avenir que par son nouveau nom. Nous l'oublions généralement et si, par hasard, dans le téléphone de bord, l'un de nous s"en souvenait, nous étions assurés de n'avoir aucune réponse, car il était le premier à ne pas se rappeler qu'il avait un nouvel état civil.

Le mécanicien contrastait étrangement avec le mitrailleur-supérieur qui, bien que Breton, semblait être un frère de Gavroche. Ses débuts à la guerre, dans l'équipage, n'avaient pas été heureux. Il avait découvert l'Angleterre, les girls et les pubs (les proches parents de nos "bistrots") et cet ensemble ne donnait pas de beaux résultats, car la guerre telle qu'on nous l'imposait, exigeait un certain ascétisme nécessaire au bon équilibre nerveux. Les premières missions avaient fortement impressionné ce pauvre garçon et sa nervosité nous avait inspiré quelques craintes sur son utilité dans les coups durs. Après une réunion de l'état-major de l'équipage. Il fut décidé de demander au commandant de groupe de nous donner un autre mitrailleur et d'envoyer le nôtre au repos en attendant de lui trouver un emploi sédentaire où ses nerfs aient un rôle moindre à jouer.

Après quinze jours de "vert" sur une  plage du Sud de l'Angleterre, ce garçon écrivait en nous suppliant de le reprendre. Sa lettre était émouvante et nous lui avons fait une nouvelle place auprès de nous: nous ne l'avons jamais regretté ! Dès la première sortie de l'équipage reconstitué ce fut une fête comme nous n'en avions jamais eu et notre mitrailleur subit  cette nouvelle épreuve du feu sans la moindre défaillance et même avec un courage qui nous a surpris. De nous tous il était peut-être le plus courageux, car il avait vaincu sa peur. Et évoquant ainsi son souvenir, je l'entends encore dire de sa voix gouailleuse devant un tir de barrage grandiose ou après la passe d'un chasseur qui ne nous avait manqué que parce qu'il y a un Dieu: " Allez donc cherchez çà dans le civil !"

Le dernier membre de notre équipage était le conspirateur de la bande: oeil noir du traître de mélodrame , poil noir, pensers noirs. Tout était noir, même ses plaisanteries. Et pourtant quel brave type, perdu, seul dans la queue de l'avion, suspendu dans sa cage vitrée au-dessus du gouffre insondable qu'il devait sonder malgré le froid intense qui déposait du givre sur ses sourcils et qui engourdissait tout à la fois, son esprit qui devait commander au pilote la manoeuvre, et son doigt qui devait ouvrir le feu instantané sur le chasseur presque sûr de l'impunité.

Car nous le savions, nos mitrailleurs ne nous serviraient pas contre les chasseurs décidés et hardis. Ils étaient là sacrifiés avec nous et nous servaient surtout à faire le guet contre cet autre danger terriblement réel et trop souvent réalisé de la collision.

Cette nuit-là la chasse allemande avait été particulièrement active. Tout au long de notre route et dès notre arrivée en territoire occupé par l'ennemi nous avions vu s'allumer les fusées que les chasseurs lançaient pour éclairer les avions et nous avions même  vu les lueurs caractéristiques des appareils amis s'abimant en flamme vers un sol peuplé de présences hostiles.

Le Commandant avait aussitôt annoncé dans le téléphone intérieur " Attention, mitrailleurs ! ça pue le chasseur ".

La mission s'était heureusement finie pour nous et nous avions laissé derrière nous une route jalonnée de masses incandescentes qui s'étaient abattues en tournoyant. Nous approchions de notre base, lorsque le radio dit de sa voix neutre:

"Allo  ! Commandant , la base nous donne l'ordre de nous poser à Pocklington ".

" C'est bien notre chance ", répliqua une voix dans le téléphone d'intercommunication. " Je vois justement le Sandra de notre terrain ".

Halifax III - NA548 - du Lt VLES.

-"Peu après le passage sur l'objectif, le Halifax du lieutenant Vlès est attaqué par un chasseur de nuit. Sévèrement touché, il prend feu immédiatement et commence à s'incliner. Le pilote, l'adjudant Hannedouche donne l'ordre d'évacuation. Le lieutenant Vlès, navigateur, ouvre la trappe d'évacuation avant. Il s'apprête à sauter quand, dans la fumée qui a envahi la carlingue, il aperçoit son radio, le sergent-chef Vlaminck, plaqué contre la paroi et dans l'incapacité de bouger. Il n'hésite pas. Il s'avance vers lui, réussi à l'extirper, à le tirer vers la trappe, au prix d'efforts inouïs, il le pousse dans le vide.

Quelques secondes plus tard, l'avion explose. Le pilote, l'adjudant Hannedouche, est éjecté de l'avion et se retrouve, descendant attaché aux sangles de son parachute. Le sergent Olive, mitrailleur arrière, réussit à sauter avant l'explosion mais est tué au sol par les Allemands. Les 5 autres membres de l'équipage périssent dans l'accident. Le sergent-chef Olive a été inhumé au cimetière de Burq. Le lieutenant Vlès, le Sous-lieutenant Lambert, les Sous-lieutenants Beauvoir et Limacher ont été inhumés au cimetière de Wermelskirchen.

Aller se poser sur un terrain différent du nôtre, cela signifiait de longues heures d'attente au pied des avions avant que les véhicules viennent nous prendre pour nous conduire à la salle de renseignements, un interrogatoire interminable car les officiers chargés d'y procéder ne parlaient généralement pas le Français, une marche interminable à travers la nuit pour découvrir le mess où nous serait servi l'oeuf au bacon des retours de raids et aussi une nuit passée dans une chambre, tout habillés avec comme seule couche un matelas jeté à terre et une couverture souvent douteuse. 

Ces "diversions" étaient notre cauchemar et nous avions coutume de considérer qu'une diversion était plus fatigante que la plus dure des missions. L'ordre était formel et le "Sandra" de notre terrain était visible ! Dans cette Angleterre en guerre, transformée en une immense plate forme d'aviation où les bases se touchaient toutes, pour simplifier les retours des équipages terrassés de fatigue et d'omotions de toutes sortes, on avait imaginé d'allumer sur les différents terrains des projecteurs en nombre variable qui formaient soit un simple angle de deux rayons, soit une pyramide à trois ou quatre arrêtes, de telle sorte que l'équipage qui se savait dans la région de sa base se bornait, si l'état du ciel le permettait, à chercher le "Sandra" de son groupe. A cette époque, notre "Sandra" était constitué par deux projecteurs parallèles tendus droit vers le ciel inclément qui ne rendait pas toujours les hommes qui s'y élançaient et qui, lorsqu'il les rendait les renvoyait meurtris et marqués à jamais dans leurs nerfs.

La curiosité est le propre des enfants, des femmes et des guerriers. Au lieu de mettre immédiatement le cap sur Pocklington, base voisine de trente milles, par un passager au-dessus de notre propre terrain, nous voyons dans la lueur blafarde de toutes les lumières allumées comme pour fêter ceux qui reviennent, au milieu de l'immense piste cimentée un misérable Halifax posé de travers et curieusement penché sur une aile.

" Sans doute un copain qui a pris du plomb et qui a cassé quelque chose en atterrissant" remarqua le commandant, car nos missions n'étaient réellement finies que lorsque l'avion avait regagné son aire et que les moteurs avaient étés arrêtés.

Dans les rafales de vent de la tempête qui fait rage au sol, le pilote, devenu maître de l'appareil puisque toute manoeuvre doit être faite dans une fraction de seconde, le pilote pose la machine encore lourde de plus de vingt tonnes malgré la charge de bombes laissés loin là-bas chez l'ennemi.

Une voiture légère surmontée d'une immense pancarte lumineuse "Follow me", nous invite à la suivre et évoque chaque fois que je la vois l'image d'une dame mise comme a dû l'être mon arrière grand-mère attifée de ce que l'on appelait les "Suivez moi, jeune homme". Pourquoi en ces moments de détente où l'on goûte toute la douceur de la planète, où l'on se rend compte que l'homme n'est pas fait voler ni pour respirer de l'oygèneau goût métallique qui dessèche la gorge et brûle les poumons, pourquoi suis-je amené à faire dans mon esprit , c'est à peu près qui n'est même pas spirituel. Sans doute est-ce parce que, après avoir fait un travail inhumain. Je me sens redevenir un homme avec un esprit d'enfant qui s'amuse de rien.

Le "Follow me" lumineux est remplacé sur le panneau par un "stop" rouge et impératif. Nous sommes arrivés au point où nous laisserons notre avion pour ce qui reste de la nuit et demain nous regagnerons notre base pour de nouveaux raids.

BERAUD 105083149_o

Halifax III - NA549 du Cpt BERAUD.

-" Toujours au cours de la même nuit, le Halifax du Capitaine Beraud est atteint par une rafale de mitrailleuse d'un chasseur de nuit. Les sept membres de l'équipage réussissent à sauter en parachute. Hélas, deux d'entre eux ne survivront pas: le lieutenant Raffin tombe sur une ligne à haute tension et meurt électrocuté. Le Capitaine Beraud pour sa part tombe non loin de là, son parachute déchiré. Ils avaient déclaré que "quoi qu'il arrive", ils resteraient unis. Ils le sont dans la mort, enterrés dans le même cimetière, le cimetière communal de Stommein."

Le pilote et le mécanicien font la vérification des moteurs. Dans le téléphone de bord nous entendons de la voix monotone de comptable qui vérifient une longue page de chiffres: "2.000 tours - 2.000 - 2.100 - 2.100 - Magnétos - 50 de chute - Intérieur droit - Intérieur droit..." et ce colloque se poursuit interminable, tandis que malgré le casque nous entendons le hurlement des moteurs clamant leur puissance et leur fidélité sans défaillance à ceux qui se sont fiés à eux. Et l'un après l'autre les moteurs s'éteignent et le calme renaît lentement coupé simplement par le sifflement du vent de la tempête qui a nettoyé le ciel scintillant de toutes les étoiles, nos sûres amies toujours présentes dès qu'on atteint les mille mètres.

Nous descendons notre barda et nous jetons  à terre notre parachute et le pesant harnais qui durant sept heures nous a cisaillé les épaules et les cuisses. Malgré le froid et l'humidité, qu'il est bon de s'asseoir dans l'herbeaccoudé sur le dur coussin du parachute.Nous restons là, silencieux.Nous savons que rien ne pourra jamais exprimer les sentiments que nous venons d'éprouver, que nul ne pourra décrire ce que nous venons de voir.Nous savons que si nous y pensons trop aucun de nous n'aura le courage de repartie demain. Alors nous nous taisons. Mais pourtant le besoin de parler est trop impérieux, il faut parler, pour entendre une réponse, pour être sûr que nous sommes bien sortis de l'enfer. Et le mitrailleur supérieur dit sans conviction " Ces salauds vont nous laisser moisir longtemps ici au lieu de nous envoyer un véhicule qui nous conduira à l'interrogatoire!" Il n'obtient pas de réponse , mais sans doute est-il satisfait d'avoir entendu sa propre voix.

Devant moi , le ciel pur est barré des longs bras des "Sandra" des divers terrains qui nous entourent. Je distingue nettement les deux traits verticaux de notre propre terrain qui bien qu'inutilisable continue à faire signe aux avions de mon groupe qui n'ont pas encore donné de leurs nouvelles. Le temps passe on nous a sans doute oubliés. Tout a coup sur la gauche, très loin, un "Sandra" s'éteint. Le temps continue à couler et d'autre phare de rappel s'éteignent les uns après les autres.

Pocklington lui-même éteint sa pyramide lumineuse et les étoiles gagnent en éclat ce que la nuit a perdu de rayonnement. Je regarde autour de moi, tous les "Sandra" sont éteint sauf celui de notre base qui continue a se dresser contre ce ciel hostile qui ne rend pas tout ce qui lui a été confié. Puis insensiblement les deux projecteurs se mettent à osciller lentement, doucement d'un mouvement sans cesse plus ample. Et ces bras tendue qui tout à l'heure immobiles étaient un signe d'imprécation contre le ciel, deviennent maintenant, par leur lent mouvement implorant la supplication d'une mère à qui l'on à voler ses enfants.

(Revue de l'Aéro-Club du Maroc - Ailes marocaines - Juillet 1946 - Directeur: Bernard ROUGET)

(Source: Philippe ROUGET)

 

12 février 2020

Jacques ARNAULT 2/23 GUYENNE

jacques

Jacques ARNAULT.

" Jacques ARNAULT aura 18 ans le 22 juin 1940 jour de l'armistice. Engagé volontaire, évadé de France, il sera interné à la prison de Pampelune, puis au camp de concentration de Miranda de Ebro (Espagne). Rapatrié en Afrique du Nord, breveté observateur, il sera affecté au groupe Guyenne des Forces Françaises Libre à Elvington en Angleterre. En 1956 il sera rappelé en Algérie. Après cet épisode militaire il effectuera une carrière civile à la formation de cadres commerciaux et financiers".

"En 1980 il prend une retraite bien méritée. Pour ses quatre-vingt printemps il réalisera son rêve: écrire. Auteur d'une quinzaine de livres, grâce à son talent, il ramène le lecteur dans cette période trouble de la guerre 1940-1945".

(Source: Jean-Paul Delmas - La dépêche du midi)

22 janvier 2020

AVIS DE RECHERCHE DU MUSEE DE LA BASE DE BORDEAUX-MERIGNAC

AVIS DE RECHERCHE

DE

Gilles COUSTELLIE

Ancien sous-officier de carrière de l'armée de l'Air et membre actif de l'Espace Traditions BA 106 ( "musée" officiel de la base de Bordeaux-Mérignac), mes collègues et moi cherchons des informations sur:

1) La ligne Bordeaux-Rabat-Dakar mise en place, à partir du 1er mars 1946, par la 21ème Escadre de Bombardement Lourd.

Extraits de carnets de vol (années 1946 à 1949, Bordeaux-Mérignac).

Témoignages, photos, rapports officiels ou non...

2) Concernant les années 1943-1945 dans le Bomber Command, nous sommes aussi à la recherche de lettres écrites par les membres d'équipage avant leur départ en mission et destinées aux familles en cas de... Nous souhaitons rajouter une dimension humaine à notre présentation.

3) Existe t-il des documents, photos ou descriptions des fameuses escape boxes ou kits de survie emportés par les équipages en cas de parachutage au dessus des territoires occupés? Je souhaiterais en reconstituer une.

Je vous remercie pour toute aide que vous pourrez nous apporter.

Prendre contact avec: gv.coustellie@orange.fr